De quoi sera fait l’après-Covid-19 ? A tous les niveaux, le changement est plus que nécessaire, d’autant plus que l’impact de la pandémie est universel. La Tunisie n’est pas, elle aussi, épargnée. Et les défis écologiques et climatiques auxquels elle devrait faire face sont de nature à lui imposer des réformes en profondeur. En termes de résilience et de résistance au dérèglement du climat, l’on ne peut, d’ores et déjà, que suivre un certain modèle socioéconomique ami de l’environnement. S’y adapter est, en fait, le maître-mot.
En ces temps de coronavirus, l’on se rend compte qu’une telle crise sanitaire est, a priori, liée aux déséquilibres environnementaux systémiques dont l’homme est la cause majeure. Celui qui fait la pluie et le beau temps, à vrai dire. Mais aussi celui qui en a subi les contrecoups. La revanche de la nature était, à ce niveau, assez dure, vu les répercussions dramatiques qui en ont découlé et qui continuent à faire tout basculer. Ce défi climatique rime toujours avec celui socioéconomique, dans l’objectif de gagner l’enjeu du développement durable. Le coronavirus étant, alors, un corollaire d’un rapport de force qui a fini par dicter un nouvel ordre naturel basé sur la réconciliation de l’homme avec son environnement. Quel impact de la Covid-19 ? Cela a fait, dernièrement, l’objet d’une conférence initiée par le ministère des Affaires locales et de l’Environnement. Au centre du débat, les résultats d’une étude sur les retombées socioéconomiques et climatiques de la pandémie au cours de 2020 et le plan de relance post-Covid.
Adaptation et atténuation
Nul doute que les réformes seraient, également, douloureuses. Mais à quel prix ? L’étude présentée sur « les enseignements de la Covid-19 et les opportunités à saisir pour un développement vert et souple » a montré l’intérêt qu’il y a de repenser notre modèle de développement, en tenant compte des effets des changements climatiques, tout en favorisant la transition écologique. Hédi Chebil, directeur de la qualité de la vie au ministère de tutelle, a mis en exergue deux concepts de résistance face aux caprices du climat: adaptation et atténuation. Volet économie, l’impact de la pandémie n’est plus à démontrer : «La récession a été plus de 8% selon l’INS, alors que la dette publique a dépassé 86% du PIB », indique l’écologiste et climatologue Dr Adel Ben Youssef. Sans, toutefois, oublier de relever une certaine amélioration sur le plan environnemental. Comme si la Terre avait pris un nouvel élan, au même moment que l’homme avait retenu son souffle. S’ensuivirent l’école, le panier de la ménagère et les emplois précaires. C’est que la période de confinement, durement vécue, a été très coûteuse.
Economie-environnement, nouvelle relation
Cela étant, faut-il préparer l’après-Covid ? Certainement ! Selon l’économiste Radhi Meddeb, pour s’en sortir, l’actuel modèle de développement devrait être révisé. De même, les réformes structurelles ne peuvent plus attendre. Et d’ajouter que la moitié ou presque des Tunisiens ne disposent pas d’un compte bancaire ou postal, recommandant de soutenir la microfinance pour générer autant de postes d’emploi. A cause de la pandémie, les PME, selon la même étude, ont subi des pertes en effectif et en dépenses supplémentaires. Economie-environnement, il y a là une étroite relation d’interaction. Que la leçon soit retenue ! L’économie verte serait-elle l’avenir ?