Si elle est aménagée, cette station deviendrait une grande source de pollution des zones agricoles et des plages de la banlieue sud
Les habitants de la commune de Naâssen (gouvernorat de Ben Arous) sont inquiets. Ils voient, en effet, d’un mauvais œil le projet de l’Onas qui prévoit d’installer ses quartiers dans cette riche zone agricole en aménageant une station d’épuration à proximité de l’oued Meliane. Les riverains et les exploitants agricoles sont formels. C’est une catastrophe écologique qui se profile à l’horizon si cette station venait à être aménagée sur l’une des terres agricoles de cette commune. Cette inquiétude serait non seulement justifiée par les risques nombreux liés à son activité d’autant plus que la zone est inondable mais par le fait que ce projet n’est pas prévu dans le plan d’aménagement urbain.
Selon un communiqué publié par une pépinière de cette région, les plantes cultivées en plein air et en laboratoire risqueraient d’être contaminées par les insectes et les bactéries transportés par les vents qui proviendraient de la station. Il ne s’agit pas du seul risque.
Par ailleurs, la connexion illégale des habitations au réseau d’assainissement — qui se fait couramment dans les zones agricoles et périurbaines — augmente la probabilité d’entraîner l’évacuation des eaux pluviales à travers les conduites de la station ce qui pourrait générer un débordement difficilement contrôlable, risquant ainsi d’endommager les cultures aux alentours ainsi que la nappe souterraine. D’un autre côté, la pression qui s’exercera sur cette prochaine station, et qui est une conséquence directe de l’urbanisation massive, pourrait entraîner une perturbation de son activité et causer le déversement des eaux usées dans l’oued Meliane et la contamination des plages de la banlieue sud.
Etrangement alors que les riverains et les agriculteurs de cette région s’opposent fermement à ce projet allant jusqu’à signer et faire circuler une pétition qui s’y oppose, ce dernier est pourtant défendu fermement par la maire de Khlidia et par des députés d’un grand parti politique au pouvoir. «Il y a eu plusieurs réunions au siège du gouvernorat de Ben Arous. Lorsque le gouverneur était absent, les séances étaient présidées par une députée dudit parti qui est allée jusqu’à orienter le débat en défendant bec et ongles ce projet», a relevé un exploitant agricole de la région. Y-aurait-il anguille sous roche?