Il faut oublier le large score réalisé à Radès et prendre le match de ce soir au sérieux.
Quelques jours avant le départ de la délégation tunisienne à Benghazi où notre équipe nationale rencontrera son homologue libyenne, ce soir, dans le cadre des éliminatoires de la CAN 2021 (au Cameroun), le coach national a fait une déclaration qui interpelle, voire qui étonne.
En effet, Mondher Kebaïer ne nie pas que «ce match sera loin d’être une formalité à remplir, étant donné que l’équipe nationale se trouve déjà qualifiée». Mais il pense paradoxalement à «donner la place aux nouveaux venus». C’est, on ne peut plus contradictoire et incompréhensible, car on ne peut pas prendre au sérieux un match, tout en donnant leur chance aux joueurs évoluant un peu partout en Europe de montrer ce dont ils sont capables. Cela ne pourra se faire sans impact négatif sur la cohésion du groupe et pareillement sur le résultat et l’issue du match.
A ce propos, il y a lieu de rappeler que les deux matches restants contre la Libye et la Guinée équatoriale ce dimanche à Radès, ne doivent en aucun cas ressembler à des ateliers d’essais en raison du fait que la phase finale de la CAN est reportée de janvier 2021 à janvier 2022. C’est-à-dire dans moins d’une année environ.
La Coupe du monde, c’est demain !
Il ne faut donc pas que nos internationaux prennent ces deux rencontres restantes pour deux matches amicaux. Loin de là, chaque match officiel doit être disputé avec la bravoure et l’application requises pour avancer sur tous les chapitres de la préparation de notre sélection pour les prochaines manifestations internationales, dont notamment les éliminatoires de la Coupe du monde 2022 prévues au cours de cette année.
Il est vrai que la Covid-19 a chamboulé le calendrier des compétitions sportives dans le monde entier, mais ce n’est pas une raison pour que le relâchement et la «négligence» s’emparent des têtes.
La Libye, qui n’a pas joué chez elle depuis plusieurs années, est assoiffée de performances. Ses joueurs veulent, eux aussi, prendre part à la renaissance qui est le projet immédiat de toute la nation lybienne.
Et là, il faut faire gaffe. Il ne faudra pas penser que le large score réussi à l’aller (4-1) du groupe «G» soit réalisable à Benghazi. D’abord, pour la simple raison que la motivation et le désir de plaire ainsi que celui de lancer un message d’espoir seront présents ce soir chez les Libyens. Ensuite, la sélection libyenne regorge de joueurs talentueux qui font le bonheur de plusieurs clubs arabes. Elle compte dans ses rangs des joueurs patentés qui ont fait leurs preuves, à l’image de Hamdou El Houni (EST et ex-Grupo Chaves du Portugal), Muaïed Ellafi (WAC), Almootassem Bellah Mohamed (S.Braga-Portugal), Muftah Taktak (Makasa), Soula Mohamed (CSS), Sanad Werfelli (Raja Casa), Mootassem Sabou (CSS) et beaucoup d’autres qui ont l’art de tutoyer le ballon et d’en faire bon usage techniquement. D’ailleurs, cela est une tradition ancienne en Libye.
Mais Hamdou El Houni, qui a été l’auteur de l’unique but libyen du match aller, reste la star de l’équipe. De l’avis de certains spécialistes chevronnés, il est actuellement le meilleur joueur des footballeurs évoluant en Afrique et dans le monde arabe. Son talent attise, de plus en plus, la convoitise d’un bon nombre de clubs étrangers arabes et même européens.
C’est dire l’importance qu’il y a lieu d’accorder au duel avec la Libye, et ce, afin de ne pas être désagréablement surpris par cet adversaire qui reste capable des meilleures prouesses dans son antre.
Seul Khazri sera absent
Pour ce qui est de la formation qui bénéficiera de la confiance de Mondher Kebaïer, elle devra être composée des joueurs qui ont participé aux derniers matches de la sélection.
La cohésion et les automatismes du groupe doivent être une priorité dans les plans de Kébaïer. Ainsi, Ben Mustapha, Dylan Bronn, Meriah, Kechrida, Ben Romdhane, Ben Slimane, Rafiaâ, Khaoui, Msakni doivent être l’ossature de base ce soir.
Seul Wahbi Khazri, blessé, ne sera pas de la partie.
