Les entreprises privées ont de fortes potentialités et sont en mesure de relever le défi technologique moyennant des encouragements matériels et financiers. L’exemple de la société Telnet est fort significatif dans ce sens. Les compétences tunisiennes sont en mesure de faire des prouesses.
Les compétences tunisiennes ont réussi à mettre au point un satellite qui a été lancé récemment pour effectuer plusieurs missions au profit de la Tunisie. C’est dire que le secteur privé est capable, moyennant des encouragements matériels et législatifs, de faire des prouesses. Le domaine des satellites relève d’une technologie de pointe qui ne peut être maîtrisée que par des compétences confirmées qui ont fait leurs preuves aussi bien au niveau national qu’international. La coopération internationale dans ce domaine est fortement encouragée pour bénéficier d’un transfert de technologie de nature à donner le plus aux différents travaux engagés au niveau national.
D’ailleurs, le directeur exécutif de l’Institut arabe des chefs d’entreprise (Iace), Majdi Hassen, s’exprimant sur le lancement du premier satellite tunisien « Challenge One » lors de son intervention lundi 22 mars 2021 sur les ondes de la Radio nationale, a souligné l’importance du capital humain dans le développement du pays. D’où la nécessité d’investir davantage dans les ressources humaines pour sortir de la crise actuelle. La transformation numérique s’impose aux systèmes économiques des pays du monde entier, dont la Tunisie, qui est en train d’évoluer pour s’adapter aux nouvelles technologies.
Une élite de compétences
La société Telnet a su regrouper une élite de compétences qui se sont penchées sur les technologies de pointe en vue de concevoir un satellite capable de mener plusieurs missions délicates. Ainsi, la Tunisie n’a pas besoin de recourir à des satellites étrangers pour bénéficier de certains services de communication. Grâce à son satellite lancé récemment sur orbite, elle peut avoir à tout moment des données pertinentes et bénéficier des services de communication de haut niveau. C’est un projet coûteux qui a nécessité des années de travail au niveau de la conception, de la faisabilité et de l’essai. Toutes les compétences qui ont contribué à cette œuvre ont été récompensées dans le cadre d’une cérémonie solennelle qui a été présidée par le Chef de l’Etat avec la présence des hauts cadres de la société et des responsables de l’Etat.
Le secteur privé doit avoir sa chance, car il a prouvé qu’il était capable de réussir. Ainsi, toutes les conditions de travail doivent être fournies au secteur privé pour qu’il puisse réaliser de nouvelles performances. En plus du financement, ce secteur doit disposer aussi d’un cadre de travail stimulant et compétitif ainsi que d’une législation souple, encourageant les nouvelles technologies pour faire de la Tunisie un vrai hub d’investissement à haute valeur ajoutée. Le pays ne peut progresser que par les technologies de pointe et la digitalisation de toutes les entreprises privées dans le cadre d’un élan et d’une volonté d’atteindre de nouveaux paliers de progrès.
M. Hassen a appelé à faciliter la tâche aux entreprises privées et à aider les employés à travailler et exceller dans leurs domaines. Les compétences doivent se sentir motivés et encouragés matériellement et moralement pour exécuter leurs travaux dans de bonnes conditions. Il est nécessaire également de donner la chance à ces jeunes de concrétiser leurs idées qui sont géniales. Tous les équipements et outils de travail les plus perfectionnés doivent être mis à leur disposition pour qu’ils réussissent leur pari technologique. Car les compétences tunisiennes n’ont rien à envier à leurs homologues européens et américains. D’ailleurs, plusieurs Tunisiens ont réussi à occuper des postes de haute responsabilité dans des institutions aussi célèbres que la Nasa américaine.
Encourager les initiatives privées
Il est impératif, de même, d’encourager les initiatives des entreprises privées pionnières qui sont capables de faire face à la concurrence mondiale. La preuve est donnée par Telnet qui a réussi en quelques années à s’imposer sur la scène nationale et internationale grâce à l’apport des compétences formées dans de grandes institutions et qui sont toujours prêtes à faire de nouvelles performances pour le bien de la Tunisie et de son économie. Pour suivre l’évolution des nouvelles technologies, Majdi Hassen propose de changer le système d’éducation et de formation professionnelle afin de former une main-d’œuvre spécialisées en technologie.
Il est temps de remodeler notre système de formation et d’éducation pour l’adapter aux besoins de l’économie nationale et internationale. Depuis des années, ce système est resté déconnecté de la réalité technologique. De nos jours, l’économie nationale a besoin de nouvelles compétences bien armées capables de s’imposer sur la scène mondiale en proposant de nouveaux produits à haute valeur ajoutée. Tous les atouts sont disponibles pour atteindre un nouveau palier technologique à condition d’encourager cette jeunesse prête à relever les défis.
A noter que les compétences liées à la technologie étaient les plus recherchées dans le monde, selon le rapport national de l’emploi et l’employabilité. Les diplômés des hautes études technologiques trouvent rapidement de l’emploi en Tunisie et à l’étranger. Ces jeunes compétences sont, en effet, très recherchées et elles peuvent occuper des fonctions de responsabilité dans les grandes firmes industrielles mondiales. Cependant, les mesures annoncées par le gouvernement ont mis beaucoup de temps pour être concrétisées. D’où la nécessité d’améliorer le climat des affaires pour encourager l’investissement du secteur privé. Les autorisations doivent être progressivement annulées pour laisser la place aux cahiers des charges relatifs à la création de projets. Il est triste de constater que le nombre d’entreprises qui ont bénéficié des mesures annoncées par l’Etat ne dépasse pas les 5 % des entreprises enregistrées à cause notamment de la lenteur des procédures bureaucratiques. Les très petites entreprises sont confrontées, quant à elles, au problème d’accès au financement bancaire et ne peuvent donc pas réaliser leurs projets qui peuvent avoir un effet positif sur l’économie.