Accueil Editorial Jeunes, soyez au rendez-vous

Jeunes, soyez au rendez-vous

Depuis l’annonce de l’intention du Président de la République de lancer un dialogue innovant avec les jeunes, une levée de boucliers de la part des «dinosaures» de la scène politique s’est mise en place. Ils voient d’un œil morne l’approche présidentielle de donner la parole aux jeunes pour qu’ils expriment leurs points de vue quant aux réformes structurelles pouvant baliser le chemins vers une voie royale pour revigorer un pays englué dans des crises politiques, économiques et sociales sans fin.

Pourtant, ces jeunes à qui on doit le lancement, pour la première fois de l’histoire de la Tunisie, du premier satellite dans le ciel sont eux aussi à l’origine des plateformes développées pour lutter contre la pandémie, des premiers robots et des drones conçus pour surveiller le respect du confinement mais qui sont encore marginalisés et exclus du système. Ce sont aussi ces jeunes qui se sont mobilisés pendant le mois de janvier pour contester un quotidien morose alors qu’ils portent des rêves pour une Tunisie meilleure. Ce sont eux la voie du salut et c’est à eux de prendre à bras-le-corps un combat pour engager le pays dans la modernité, résoudre les problèmes structurants de notre économie et dessiner les contours du futur, tel qu’ils le conçoivent, à l’image de leurs pairs dans les pays développés. Sinon ils n’auront d’autres choix que de partir chercher ailleurs ce que leur pays ne semble plus être capable de leur offrir. En effet, avoir vingt ans en Tunisie doit être le plus bel âge et non le pire, comme celui qu’ont vécu les anciennes générations qui rechignent à donner aux jeunes ce qu’ils n’ont pas cessé de revendiquer pendant les années de braise quand ils étaient plus jeunes.

Ce qui est étonnant, c’est de voir ceux qui n’ont pas aimé leur propre jeunesse se dresser vigoureusement contre cette initiative qui commencera par écouter les doléances des jeunes. Pourquoi autant de peur de nos jeunes animés et enflammés par un ardent désir de changer un vécu qui ne correspond pas à leurs revendications d’être de meilleurs citoyens tunisiens et de vivre dignement sur cette partie de la terre qu’ils aiment et pour laquelle ils sont prêts à se sacrifier ?

Pourquoi veut-on obstinément traiter les jeunes comme des momies, des robots ou des automates, alors qu’ils veulent tout simplement être humains et faire sortir tout ce qu’ils ont sur le cœur ? Ces jeunes, ils ont la vie devant eux et non derrière eux à rêver et à voir les choses en grand, cette vie qu’ils ont le droit de concevoir n’appartient qu’à eux. Alors pourquoi chercher à les mettre sous tutelle en essayant de confisquer ce droit au rêve, au changement.  Ceux qui s’opposent à cette initiative — car ils n’ont pas envie de la développer — ne sont pas concernés par le dialogue avec les jeunes. Au fond d’eux-mêmes, ils savent pertinemment qu’ils n’ont rien à proposer d’autre à la jeunesse que de prolonger indéfiniment une enfance douloureuse et dont les drames de la vie sont récurrents et multiples. Notre mémoire devrait interpeller les adultes ratés que nous sommes aujourd’hui pour assumer notre devoir envers ces jeunes en pleine crise pour les encourager à aller de l’avant et pour qu’ils ne laissent personne usurper leur vie au nom d’alibis qui ne feront que reproduire le modèle horrible d’une génération dont les rêves ont été brisés.

Charger plus d'articles
Charger plus par Chokri Ben Nessir
Charger plus dans Editorial

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *