Pour la promulgation du Plan de protection et de mise en valeur du Parc archéologique Carthage-Sidi Bou Saïd (Ppmv) et sa mise en œuvre immédiate
C’est sous ce slogan que s’organise aujourd’hui, et à l’initiative d’acteurs de la société civile et avec la participation du syndicat des chercheurs, de cadres de l’Institut national du patrimoine (INP) ainsi que de députés de la circonscription de Tunis II, une marche pour protester contre le laxisme des instances concernées par la dégradation alarmante de la situation à Carthage (Présidence de la République — sujet de la commune —, ministère de la Culture et du Tourisme, puisqu’ils sont aujourd’hui chapeautés par la même autorité, ministère de l’Equipement, INP, Agence de mise en valeur et de promotion du patrimoine culturel Amvppc —, mairie de l’endroit). Les dépassements sont légion et vont se multipliant, mettant en péril le caractère patrimonial et touristique du Parc archéologique Carthage-Sidi Bou Saïd. Il s’agit d’y mettre le holà avant qu’il ne soit trop tard.
Pour mettre de leur côté toutes les chances de succès dans leur campagne du sauvetage de la dernière chance, les organisateurs ne se sont pas contentés de mobiliser les sympathisants de la cause. Ils ont également tenu à sensibiliser les administrations de tutelle de ce périmètre emblématique de la nation à l’urgence d’une intervention salvatrice. Ils ont, dans ce souci, rencontré Chédli Bou Allègue, gouverneur de Tunis, le ministre du Tourisme et de la Culture par intérim, Habib Ammar, et le ministre de l’Equipement et de l’Aménagement du territoire, Kamel Doukh. Ils ont également rencontré les députés de la circonscription de Tunis II, représentants la banlieue nord au Parlement.
Les détracteurs aux aguets
La manifestation d’aujourd’hui, autorisée par l’administration et placée sous sa protection, démarrera à 14h30, face au cimetière militaire américain de Carthage, pour se rendre ensuite devant le siège de la mairie. Les principaux mots d’ordre retenus pour cette manifestation tournent autour de la nécessité de la promulgation du Plan de protection et de mise en valeur du Parc archéologique Carthage-Sidi Bou Saïd (Ppmv) et de sa mise en œuvre immédiate et mettent en relief l’enjeu culturel, économique et social que représente ce patrimoine.
La mobilisation pour la réussite de cet événement va bon train mais pas seulement du côté des «marcheurs». Comme c’est l’évidence même, une telle démarche a des détracteurs tout aussi acharnés que ses partisans. Ce sont les recalés de l’épreuve démocratique qui comptent dans leurs rangs nombre d’individus peu recommandables et qui, agitant des arguments populistes, essayent de monter la population des quartiers les plus défavorisés contre toute tentative de sauvegarde des périmètres archéologiques afin de couvrir les malversations foncières effrénées d’un lobby fort agissant. Pour cette raison, il importe que le plus grand nombre se joigne à la démonstration d’aujourd’hui, Tunisiens de toute région du pays et étrangers résidents ou même de passage.