Privé des services de neuf joueurs-cadres et contraint de faire deux changements forcés, Mouïne Chaâbani a réussi, en dépit de tout, à trouver le juste équilibre.
Et l’EST, par le plus petit des scores, de l’emporter haut la main.
Même le plus futé des entraîneurs aurait trouvé des difficultés à trouver le juste équilibre pour aligner un onze compétitif. Car se trouver privé de 9 joueurs-cadres d’un seul coup n’est pas chose évidente à gérer. Pourtant, Mouine Chaâbani l’a fait avant-hier devant l’USM, en match retard comptant pour la 15e journée de la Ligue 1. Outre les neuf absences déjà enregistrées avant le coup d’envoi de la rencontre, le coach « sang et or » était contraint d’opérer des changements forcés durant la première mi-temps. Il y a, d’abord, Elyès Chetti, victime d’une contracture musculaire qui l’a obligé à quitter le terrain en cours de jeu, précisément à la 27’. Il a été remplacé par Mohamed Amine Ben Hmida. Ce dernier n’a joué le rôle d’arrière gauche que durant un quart d’heure avant de se voir confier une autre tâche, celle de milieu défensif, suite au remplacement de Cedric Gbo (blessé également) par Houcine Rabii (42’). Rabii a pu se charger du flanc gauche de la défense.
Avec ces deux changements et la recherche permanente d’un rééquilibrage de la défense, il était difficile pour les attaquants de se concentrer totalement sur leur tâche. Il fallait en permanence reculer d’un cran pour aller chercher le ballon. A noter que la défense alignée au départ a connu deux changements essentiels : Hamdi Nagguez a intégré l’axe central aux côtes de Khalil Chammam, alors que le rôle d’arrière droit a été attribué à Mohamed Amine Meskini.
Benguit a tout fait… ou presque
Le coach « sang et or » a profité de la pause mi-temps pour donner ses consignes aux joueurs, notamment les défenseurs. En attaque, il a cherché la fraîcheur physique en incorporant Khénissi à la place de Meziane. Ce dernier, il faut l’avouer, a sorti une bonne première mi-temps en étant très actif sur le couloir gauche. Mais ce n’est pas son remplaçant, Khénissi, qui allait déverrouiller la défense monastirienne. C’était plutôt Abderraouf Benguit qui a tout fait ou presque, même si ce n’est pas lui qui a mis la balle dans les filets de Ben Saïd. Alors que l’USM menait un contre rapide, Benguit est allé chercher la balle, la récupérer avant de servir Anis Badri. Ce dernier a dribblé deux défenseurs adverses avant de remettre la balle à Benguit qui servit sur un plateau Khalid. Le Ghanéen n’avait qu’à terminer le travail en logeant la balle dans les filets de Ben Saïd. Un but marqué, certes, à la fin de la rencontre à huit minutes de la fin du temps réglementaire, mais c’était suffisant pour que le leader crie victoire et consolide son fauteuil.
Samedi, s’il y a un enseignement majeur à retenir de la victoire de l’EST, c’est que plus rien n’arrête le leader. Neuf joueurs absents et deux changements forcés en première mi-temps : même les plus pessimistes n’auraient pas imaginé un tel scénario. C’est une machine à gagner.