Le parfait n’existe nulle part, mais on peut s’en rapprocher au maximum. Les deux visages affichés par l’équipe nationale contre la Libye et la Guinée équatoriale en sont une illustration parfaite.
Carton plein ou presque pour notre équipe nationale qui a terminé l’étape des éliminatoires de la CAN 2022 qui aura lieu au Cameroun, sur une nouvelle victoire aux dépens de la Guinée équatoriale (2-1) avant-hier à Radès.
Cinq victoires et un match nul, tel est le bilan de notre onze national qui a dominé de bout en bout ses concurrents de la poule «G» en l’occurrence la Guinée équatoriale, la Tanzanie et la Libye.
Ce bilan permettra à notre équipe nationale de peaufiner davantage son classement Fifa et de la placera parmi les favoris de la zone Afrique dans d’autres échéances internationales. Et c’est tout à l’honneur de Mondher Kebaïer qui a su former une équipe nationale disposant de beaucoup de points forts la plaçant à la consécration finale lors de la CAN du Cameroun. Sans toutefois négliger de signaler que beaucoup de travail et de correctifs sur plus d’un chapitre s’imposent afin d’atteindre la perfection escomptée.
Pour que trop de bien ne nuise pas
En effet, autant les performances offensives et le nombre importants de joueurs valeureux se trouvant à la disposition de Mondher Kebaïer sont très prometteurs, autant l’instabilité, voire la naïveté, du compartiment défensif sont encore loin d’être rassurants.
Tout cela pour dire que la réussite du onze national reste très vulnérable et nécessite une refonte en profondeur sur le plan stratégique et tactique.
Pour preuve, avant-hier, la Tunisie a failli être accrochée (2-2) à la fin du match en raison de quelques bondes défensives impardonnables. Pourtant en passant en revue les noms de nos défenseurs, aussi bien latéraux qu’axiaux, on se rend rapidement à l’évidence qu’on n’a pas à se plaindre à ce propos. Mais c’est seulement au niveau de l’entente et de l’efficacité tactique qu’il y a à boire et à manger.
Cela relève, en conséquence, du champ de compétence de l’entraîneur qui reste le seul responsable de l’harmonie et de la solidité de son compartiment défensif. En sachant, bien sûr, que pour avoir une bonne équipe, il faut avoir une bonne défense. Cet adage connu reste toujours de rigueur car le jour où on aura affaire aux «ogres» de notre continent, on ne pourra se tirer d’affaire que quand notre dispositif défensif joue pleinement son rôle.
On a beau applaudir les assauts spectaculaires de nos excellents latéraux Kechrida, Draguer, Maâloul, Abdi et les autres mais il ne faut pas que cela se fasse au détriment de la couverture et de la solidité défensives.
Aujourd’hui, Mondher Kebaïer n’a aucun alibi car il sera dorénavant tenu pour responsable des fautes individuelles de ses joueurs qui sont tous dotés d’un bon savoir-faire et d’une notoriété indiscutable.
Il lui appartient de gérer l’abondance et d’en faire bon usage.
Il est d’abord tenu de se fixer les idées une bonne fois pour toutes sur une ossature de base d’au moins sept joueurs immuables qui doivent toujours être titularisés d’emblée.
Seuls trois ou quatre postes devront concerner les éventuels ballottages dûs au tracassant embarras du choix.
De surcroît, il appartient également au timonier national de reconsidérer certains choix humains. Moez Hassen, par exemple, est un gardien de but qui a rendu beaucoup de services à l’équipe nationale notamment lors de la dernière Coupe du monde 2018.
Seulement, le fait qu’il soit actuellement constamment sur le banc des remplaçants ne lui donne pas le droit d’être convoqué en équipe nationale dont les portes ne peuvent être ouvertes que pour les plus en forme.
Il s’agit toujours d’une consécration qui se mérite avec équité !
Il en est de même pour d’autres noms qui doivent passer le témoin aux autres. Ils peuvent continuer de faire partie de la sélection car leur métier et leur talent plaident encore en leur faveur.
Mais en toute logique ils ont perdu leur statut de joueurs titulaires systématiquement.
Bien entendu on parle de Youssef Msakni et Wahbi Khazri qui passent parfois pour de flagrantes fausse-notes dans les schémas tactiques de l’équipe.
C’est ainsi que la reconsidération des choix se doit être entamée.
Ph. Mokhtar HMIMA