Les chiffres sont alarmants: un taux de positivité de 60%, un nombre insignifiant de personnes vaccinées, une réticence inexplicable des sujets appelés à bénéficier de la priorité en matière de vaccination et un comportement le moins qu’on puisse dire inconscient de la part des citoyens qui boudent les protocoles.
N’est-il pas temps que les pouvoirs publics réagissent et fassent ce qu’il faut faire, c’est-à-dire la rigueur et la fermeté dans l’application de la loi à l’encontre des contrevenants ?
«Covid-19: le taux de positivité des tests atteint 60%», «la situation épidémiologique est dangereuse», «le taux de mortalité total est de 75,3 par 100.000 personnes» etc. Les médias tunisiens écrits et audiovisuels, les blogueurs et de multiples réseaux sociaux n’arrêtent pas de mener quotidiennement une campagne d’information, de sensibilisation et de conscientisation destinée à l’opinion publique dans le but d’alerter sur «la détérioration notable» des indicateurs relatifs à la propagation de la Covid-19 et dans l’objectif aussi de pousser les Tunisiens à respecter les conditions du protocole sanitaire définies depuis l’avènement de la pandémie par la commission scientifique anti-coronavirus.
Et les médecins faisant partie de cette même commission de d’investir jour et nuit les télés et les radios ainsi que les journaux de la presse écrite pour dire aux Tunisiens que la pandémie ou plus clairement son éradication n’est pas l’affaire exclusive du vaccin même si son écoulement fait jaser ou de la disponibilité des lits de réanimation dans les hôpitaux publics ou les cliniques privées, mais elle réside plutôt dans une prise de conscience citoyenne globale dans le sens que le respect strict et spontané des dispositions du protocole sanitaire doit être saisi par tous comme à la fois un droit fondamental et un devoir sacré.
Un devoir qu’on doit accomplir en toute conviction et en saisissant qu’en se comportant conformément aux conditions exigées par la commission scientifique anti-Covid, on fait acte de citoyenneté en assumant sa part de responsabilité dans la lutte contre la pandémie dans les limites des possibilités qui lui sont offertes de faire en sorte de contenir la propagation du virus.
Et ces possibilités sont à la portée de tous puisqu’elles participent de l’enracinement d’un comportement qui obéit aux prescriptions et aux contraintes qui n’ont rien de contraignant dans la mesure où respecter la distanciation sociale, se laver les mains avec du savon ou du gel ou accepter de se confiner au cas où l’on contracterait le virus ne constituent point des actes impossibles ou difficiles à accomplir.
Il reste, malheureusement, à observer que le rythme de vaccination est en deçà des attentes car 80 mille Tunisiens vaccinés en 22 jours, selon les chiffres du ministère de la Santé, est une donnée qui montre qu’il reste beaucoup à faire pour s’aligner sur les normes internationale.
Sur un autre plan, on relève que malgré les appels des scientifiques et en dépit de la campagne de sensibilisation et d’information, le nombre de personnes inscrites sur la plateforme de vaccination evax.tn n’a pas atteint les 900 mille et que le nombre de vaccinés par jour se situe dans les 15.000.
Toutes ces données, conjuguées à la réticence de milliers de Tunisiens devant le port du masque qui défient l’autorité au vu et au su de tous, agissant dans l’impunité totale, sans oublier l’inconscience qualifiée de plusieurs parmi nos partis politiques qui continuent à tenir des meetings populaires rassemblant jusqu’à dix ou vingt mille participants, ne peuvent que renforcer notre conviction qu’il est temps que tous assument leurs responsabilités et que les appareils de contrôle et de sanction des contrevenants accomplissent leurs fonctions conformément à la loi et rien qu’à la loi.
Photo : Abdelfattah BELAID