L’Espérance a terminé la phase des poules en première position comme prévu. Elle se doit, désormais, de se perfectionner davantage pour être fin prête et passer la vitesse supérieure.
Après s’être qualifiée aux quarts de finale de la Ligue des champions dès la quatrième journée de la phase des poules, l’Espérance est parvenue à préserver son leadership dans la poule «D». Ce fut au terme de son match comptant pour la sixième et ultime journée contre les Algérois du Mouloudia Club d’Alger. Dans ce dernier duel, il suffisait d’obtenir un score de parité pour garder la distance des deux points séparant le leader «sang et or» et les «Chnawa» qui se sont, en effet, qualifiés, la main dans la main, au tour suivant après leur nul de Radès (1-1). Ce score arrangeait tellement les deux protagonistes au point où l’on craignait qu’ils se soient mis d’accord pour y parvenir au détriment d’Ezzamalek qui nourrissait l’espoir de voir l’Espérance battre le MCA pour passer à sa place. Mais rien de tel ne s’est produit et l’éthique sportive a été respectée par les deux clubs. D’ailleurs, le score de parité a reflété la physionomie du match dans lequel l’Espérance a dominé la première mi-temps et le MCA s’est très bien comporté en seconde période.
Deux victoires chères devant Ezzamalek
Et pour résumer un peu les faits marquants dans la poule «D», il y a lieu de souligner le fait que l’Espérance doit sa qualification principalement à ses deux victoires, à l’aller et au retour, contre Ezzamalek : 3 à 1 et 1 à 0. Cet exploit a permis au club «sang et or» d’obtenir six précieux points aux dépens du mastodonte égyptien qui en a amèrement payé les frais par la suite. Pour preuve, ses deux dernières victoires obtenues à Alger face au MCA (2-0) et avant-hier au Caire contre les Sénégalais de Teungueth (4-1) n’ont pas été suffisantes pour lui faire éviter l’inattendue élimination. Le réveil des Zamalkaouis étant survenu tardivement après l’impact très pesant du double échec contre l’Espérance.
Sur la bonne voie
Pour ce qui est de l’Espérance, l’étape des poules a été riche en enseignements et en nouveautés, par comparaison avec l’édition précédente. Tout le monde se rappelle que, l’année dernière, l’équipe de Bab Souika manquait manifestement de ce mordant susceptible de la placer parmi les sérieux postulants pour le titre. Pourtant, tout comme cette saison, elle avait terminé la phase des poules comme leader. Mais la faiblesse relative de sa défense et l’inefficacité de plusieurs joueurs au milieu du terrain et en attaque ont fait que le doyen des clubs tunisiens soit une proie facile dès la quart de finale, perdu face au rival de toujours : Ezzamlek. Aujourd’hui, l’effectif bien fourni de l’Espérance lui a permis d’imposer son style à tout le monde, à l’exception du match retour contre Teungueth au Sénégal perdu (1-2). Cette exception fut la conséquence des deux bourdes monumentales du gardien Farouk Ben Mustapha ayant empêché son équipe de gagner. Laquelle contreperformance pourrait coûter cher à Ben Mustapha qui risque fort probablement de perdre sa place de premier gardien au grand bonheur de Moez Ben Chrifia. Il y a lieu de signaler, par ailleurs, la révélation et la confirmation de quelques joueurs talentueux qui ont beaucoup apporté à l’équipe. Il s’agit naturellement de Mohamed Ali Ben Romdhane, Cedric Gbo (qu’on prépare pour suppléer Coulibaly), Abderraouf Benguith et Abdelkader Badrane. De plus, le recrutement de Hamdi Nagguez, William Tougui et Khaled Abdel-Basset, ajouté au retour au bercail de Ghaïlane Chaâlali et Anice Badri ont doté le coach Mouîne Chaâbani d’une large panoplie de solutions à toute épreuve. Cela nous conduit à penser que l’Espérance est bien armée pour affronter en favori les tours suivants, voire de remporter un nouveau titre africain.
Photo : Yassine MAHJOUB