Le Président de la République affirme la volonté de la Tunisie de consolider les relations scientifiques et culturelles avec Al-Azhar et salue l’initiative du Grand Imam d’Al-Azhar en vue de former un comité scientifique conjoint au service de la science et de la culture islamiques et de réaliser des échanges scientifiques bénéfiques entre la Tunisie et Al-Azhar.
La visite nocturne du Chef de l’Etat à Khan Al Khalili avant-hier est devenue virale sur les réseaux sociaux égyptiens. Les images vidéo du Président de la République défilant à travers les arcanes du souk le plus pittoresque du Caire, prises par les citoyens avec lesquels il a interagi favorablement et leur a même accordé des selifies en sa compagnie, ont envahi la Toile.
Mais Saïed a également fait le buzz, durant cette visite, par ses déclarations fortes et ses messages clairs comme de l’eau de roche à propos de l’affaire du Barrage de la Renaissance qui menace la sécurité hydrique de l’Egypte ainsi que par sa position intransigeante face à l’extrémisme et au terrorisme.
C’est dans ce cadre que le Chef de l’Etat a été reçu hier par le Grand Imam d’Al-Azhar, Ahmad Al Tayeb, pour discuter des questions les plus brûlantes qui tracassent le monde arabe et islamique, et d’évoquer les pistes de la coopération entre Al-Azhar et la Tunisie dans les domaines scientifique et culturel.
Au cours de cette rencontre, le Chef de l’Etat est revenu sur l’apport d’Ibn Khaldoun, du Tunisien Cheikh Al-Khader Hussein, ancien cheikh d’Al-Azhar, et du poète Bayram Al-Tunisi lors de leur séjour en Égypte. Saïed a souligné que «du moment que je suis au Caire et en présence du cheikh d’Al-Azhar avec qui nous devons travailler afin de protéger la jeunesse arabe des idées qui se sont infiltrées dans nos sociétés et qui nous sont étrangères… ces idées que les groupes extrémistes exploitent pour leurrer les jeunes ». Il a, à cet effet, loué les efforts déployés par Al-Azhar pour répandre la paix et corriger la fausse image de l’islam dans le monde.
Le Président de la République a affirmé la volonté de la Tunisie de consolider les relations scientifiques et culturelles avec Al-Azhar, et a salué l’initiative du Grand Imam d’Al-Azhar en vue de former un comité scientifique conjoint au service de la science et de la culture islamiques et de réaliser des échanges scientifiques bénéfiques entre la Tunisie et Al-Azhar.
Pour sa part, le Grand Imam d’Al Azhar, Al-Tayeb, a déclaré que la Tunisie a «une place particulière dans le cœur de chaque Egyptien, et que les tournées du Président Saïed dans les rues du Caire reflètent la force des relations égypto-tunisiennes, qui sont le prolongement d’une longue histoire de relations fortes qui unissent les deux pays frères, et quiconque lit l’histoire trouvera un lien solide entre les peuples égyptien et tunisien pendant de nombreux siècles».
Le cheikh d’Al-Azhar a souligné que la relation des Tunisiens avec l’Égypte est très ancienne ayant commencé avec le transfert de la capitale fatimide de Mahdia au Caire et l’envoi d’étudiants et d’universitaires tunisiens à Al-Azhar et qui sont devenus une partie de sa mémoire tels que le penseur et sociologue tunisien Ibn Khaldoun, qui a donné des cours à la mosquée Al-Azhar et a officié en tant que magistrat malékite en Egypte, ou le cheikh Muhammad Al-Khidr Hussein, cheikh d’Al-Azhar, ou encore le grand poète populaire Bayram Al-Tunisi, et d’autres qui ont eu des contributions importantes au service de la culture islamique.
Le Grand Imam a exprimé la volonté d’Al-Azhar de former un comité scientifique conjoint au service de la culture islamique et de renforcer les relations scientifiques et culturelles entre les universités Al-Azhar et la Zitouna et de les porter à un niveau digne de la noblesse et de l’histoire de ces deux phares de l’enseignement islamique. Il s’agit entre autres d’attribuer des bourses aux étudiants tunisiens et de former des imams dans le cadre du programmes de l’Académie internationale Al-Azhar pour la formation des imams et des prédicateurs qui reçoit des imams de différents continents pour les former à la diffusion de la pensée modérée, à la lutte contre l’idéologie extrémiste, à la protection de la sécurité et la stabilité des pays.