Le ministère des Finances et de l’Investissement frappe à toutes les portes pour avoir un accès à des financements destinés à alimenter le budget de l’Etat qui comprend plusieurs rubriques dont celles qui concernent le remboursement des crédits déjà contractés.
La Tunisie est confrontée à une dure épreuve qui consiste à mobiliser des fonds des différents bailleurs de fonds pour le bouclage du budget. Certes, cet exercice est effectué de façon périodique et en période normale, les fonds peuvent être collectés d’une façon plus ou moins aisée. Mais actuellement, le gouvernement trouve du mal à convaincre les banques à octroyer des crédits à l’Etat, vu les indicateurs économiques et financiers déplorables enregistrés. En fait, les banques ne prêtent qu’aux riches, comme on dit. Et un pays qui accumule les chiffres négatifs dans tous les secteurs a peu de chances de mobiliser des fonds. Autrement dit, la marge de manœuvre de la Tunisie sur le marché financier international est bel et bien faible pour ne pas dire dérisoire.
La Tunisie a accumulé, des années durant, des crédits contractés par plusieurs banques internationales dont le remboursement est arrivé à échéance. Le service de la dette ne cesse de s’amplifier et le gouvernement est appelé à contracter de nouveaux crédits pour rembourser les anciens. C’est un cercle vicieux dans lequel la Tunisie est entrée de plain-pied et n’est pas prête de s’en sortir. Une tâche difficile et délicate est menée par le ministre des Finances et de l’Investissement qui cherche à mobiliser les fonds nécessaires, ne serait-ce que pour payer le service de la dette qui a atteint des proportions élevées.
Une dette insoutenable
D’ailleurs, intervenant samedi 10 avril sur la chaîne publique Al Watania 1, le ministre des Finances et de l’Investissement, Ali Kôoli, a relevé que la dette de la Tunisie a atteint un niveau très élevé, soit un montant de 16 milliards de dinars. « Le déficit budgétaire du pays est principalement lié au remboursement d’anciens prêts, ce qui pousse notre gouvernement à emprunter davantage pour rembourser ses dettes, a-t-il analysé. Des crédits sont contractés régulièrement des bailleurs de fonds internationaux pour alimenter le budget de l’Etat et payer les différents projets inscrits dans le budget dont le remboursement des crédits, le financement des budgets des ministères et des entreprises publiques qui ont une masse salariale impressionnante, vu le nombre des employés qui y travaillent. Seules quelques miettes restent pour les projets de développement dans les régions intérieures.
L’endettement est un mal nécessaire et tous les pays du monde y recourent pour financer leurs projets nationaux, mais là où le bât blesse c’est quand le taux d’endettement atteint des proportions insoutenables, à tel point que l’Etat est appelé à se tourner encore une fois vers les bailleurs de fonds pour rembourser les anciennes dettes, comme c’est le cas actuellement pour la Tunisie. En plus, les réformes recommandées par le FMI tardent à être concrétisées, compte tenu du bras de fer entre le gouvernement et la centrale syndicale qui a tracé des lignes rouges, notamment pour ce qui concerne la privatisation des entreprises publiques optant plutôt pour leur restructuration.
Consultations en cours
En tout cas, des consultations sont en cours avec les banques tunisiennes et certains pays étrangers afin de mobiliser les ressources financières nécessaires, selon les dires du ministre. La Tunisie a toujours promis à ses bailleurs de fonds de rembourser les crédits dans les délais et elle n’a jamais fait défaut. C’est un point positif inscrit à l’actif de notre pays qui a réglé toujours ses dettes malgré la situation économique et financière désastreuse. Certains bailleurs du fonds y croient et font encore confiance à notre pays alors que d’autres sont plus sceptiques. Au niveau des banques nationales, la situation est plutôt aisée dans la mesure où ces dernières ont toujours répondu favorablement quand on a eu besoin d’elles.
D’ailleurs, la Tunisie a eu recours, au moins deux fois de suite, au secteur bancaire tunisien pour contracter des crédits. La signature des accords de crédits a été organisée dans le cadre d’une cérémonie solennelle organisée au siège du ministère des Finances et de l’Investissement. Les banques tunisiennes sont encore appelées à faire des efforts pour financer l’économie nationale qui se trouve encore dans un état difficile vu la décroissance des différents indicateurs enregistrés comme ceux qui concernent le tourisme en plein marasme, les exportations et les investissements. Les trois moteurs du développement se trouvent, en effet, en panne depuis quelques années.
Mais le ministre des Finances et de l’Investissement demeure optimiste malgré ce tableau noir de l’économie nationale et estime que la période actuelle représente celle de l’achèvement de nombreuses discussions et négociations avec les bailleurs de fonds, et que dans les jours et semaines à venir de nombreux succès seront enregistrés. C’est-à-dire que certaines banques vont donner une suite favorable à la demande de la Tunisie en matière de crédits.