La situation des hommes d’affaires tunisiens mérite vraiment une réflexion approfondie dans la mesure où ils ne sont plus en mesure d’investir ni de créer de nouveaux postes d’emploi. La crise de la Covid-19 a pesé de tout son poids sur les entreprises tunisiennes et les détenteurs de capitaux, et ce, pour diverses raisons dont celle, la plus importante, évoquée à plusieurs reprises, de la fiscalité. En effet, plusieurs hommes d’affaires considèrent, en s’appuyant sur des études publiées par de grandes instances internationales, que le taux d’impôt élevé ne permet pas à l’ensemble des investisseurs de créer leurs projets.
Certes, l’Etat a besoin de renforcer ses revenus et se rabat sur les contribuables et particulièrement les hommes d’affaires pour obtenir plus de ressources financières. Les impôts constituent la colonne vertébrale de financement du budget. L’Etat ne peut pas recourir davantage aux crédits provenant du marché financier vu que sa marge de manœuvre est devenue limitée. C’est pour cela que l’on constate, d’ailleurs, la fuite fiscale dans plusieurs secteurs. Certains chefs d’entreprise veulent contourner cette imposition fiscale sur les sociétés qu’ils estiment très élevée.
D’autres petites entreprises se plaisent dans le taux fiscal forfaitaire qui leur permet de payer une petite somme. Les autres sociétés se débrouillent tant bien que mal pour régler leur dû envers l’administration fiscale même si la situation industrielle et commerciale se caractérise, depuis quelque temps, par la léthargie. Autrement dit, les recettes sont très maigres et ne permettent même pas de payer les salaires des travailleurs. C’est pour cela aussi que plusieurs chefs d’entreprise ont pensé à une solution plus facile, en l’occurrence alléger l’effectif au maximum, question de diminuer la pression sur le budget de l’entreprise.
Autant dire que la situation entrepreneuriale est difficile en Tunisie et malgré les aides décidées par le gouvernement pour soutenir les entreprises en difficulté conjoncturelle, aucune solution ne pointe à l’horizon pour plusieurs d’entre elles. La solution pertinente est d’élargir l’assiette des impôts à toutes les entreprises et de réduire leur pression pour permettre à tous les contribuables de s’acquitter de leur devoir envers l’administration fiscale et réduire ainsi la fuite fiscale qui est devenue structurelle. L’homme d’affaires doit trouver un environnement stimulant pour qu’il puisse investir et créer de nouveaux postes d’emploi au profit de ces jeunes chômeurs dont le nombre ne cesse d’augmenter d’une année à l’autre. Ces derniers doivent, de leur côté, bénéficier de financements préférentiels afin qu’ils montent leurs projets innovants et à valeur ajoutée en tirant profit d’un accompagnement d’experts bien rodés dans les secteurs de l’industrie et des services.