Le Fonds monétaire international (FMI) est un partenaire privilégié de la Tunisie depuis des années. En effet, ce bailleur de fonds a toujours répondu à l’appel quand notre pays avait besoin d’un soutien important pour l’économie. On se souvient du plan d’ajustement structurel entamé par la Tunisie en 1986 avec le concours précieux de ce bailleur de fonds. Ce dernier n’intervient que pour la réalisation de projets grandioses. Il demande à ce que les réformes convenues soient réalisées dans les meilleurs délais pour pouvoir débloquer les fonds à notre pays dans le cadre d’un programme de développement.
Parmi les exigences à satisfaire, on peut citer la réduction du déficit budgétaire, l’allégement de la masse salariale et la suppression progressive de la compensation en assurant un meilleur ciblage des catégories nécessiteuses qui ont droit à une subvention pour qu’elles puissent supporter la réalité des prix. Il s’agit aussi d’améliorer la couverture sociale et de traiter de façon sérieuse et radicale le déséquilibre financier des sociétés nationales en assurant leur restructuration et éventuellement leur privatisation. Autant de mesures que la Tunisie s’est engagée à appliquer pour bénéficier de l’aide du FMI.
A noter que notre pays dispose d’une marge de manœuvre fort limitée dans le marché financier mondial et certains bailleurs de fonds exigent une garantie d’une puissance économique mondiale pour pouvoir octroyer un crédit. De plus, ces banques appliquent des taux d’intérêt extrêmement élevés, compte tenu des indicateurs économiques et financiers enregistrés par la Tunisie et confirmés par les agences de notation internationales qui ont donné des appréciations défavorables à l’égard de l’économie tunisienne.
D’où la nécessité de recourir, une nouvelle fois, au FMI afin de bénéficier du financement nécessaire. Du travail de fond attend le gouvernement pour mener le bateau à bon port en effectuant les réformes nécessaires qui sont douloureuses pour une partie de la population. Mais il est nécessaire de passer la vitesse supérieure et de ne plus attendre. Parallèlement, la Tunisie est appelée à stimuler davantage les moteurs de croissance en attirant les investissements directs étrangers et en améliorant la couverture de la balance commerciale en augmentant les exportations et en réduisant les importations superflues.
Pour ce faire, il est impératif d’assainir le climat des affaires, de stabiliser les affaires politiques et d’instituer la paix sociale, quitte à décider une trêve sociale de trois ans, par exemple. La Tunisie doit disposer d’une vision prospective de moyenne et longue durée, de manière à rassurer les investisseurs étrangers qui veulent s’installer en Tunisie qui dispose, tout de même, des atouts comme une main-d’œuvre compétente à bon marché, une situation géographique avantageuse, proche de l’Afrique, des pays arabes et de l’Europe ainsi qu’un cadre juridique encourageant l’investissement tunisien et étranger.