Accueil A la une SECTEUR DU MEDICAMENT: L’heure des grandes réformes a sonné 

SECTEUR DU MEDICAMENT: L’heure des grandes réformes a sonné 

L’avènement du coronavirus a dévoilé plusieurs faiblesses de notre système de santé. En effet, celui-ci n’est pas en mesure de résister à une forte pression de la part des patients. Les médicaments se font de plus en plus rares et les patients sont obligés souvent d’attendre des mois pour avoir leur dose de médicament. Cela a été  constaté notamment dans les hôpitaux publics où les malades doivent se débrouiller comme ils peuvent pour dénicher leur médicament dans une pharmacie en payant le prix fort.

Pire, certains médicaments ne sont pas disponibles en Tunisie et le malade doit les commander de l’étranger en faisant appel à une connaissance ou à un parent qui y réside. C’est dire que la situation est vraiment grave et il est nécessaire de traiter ce problème d’une façon radicale pour éviter des complications qui pourraient toucher les personnes souffrant de maladies chroniques, notamment parmi les personnes âgées et vulnérables.

La crise du médicament en Tunisie est aujourd’hui une réalité amère qu’il faut prendre au sérieux et lui donner l’importance nécessaire. Il y va de la vie de la population qui a droit à un système de santé adéquat. Il n’est pas normal qu’au 21e siècle on constate encore des misères dans nos hôpitaux dues à l’absence de certains médicaments pourtant nécessaires, voire vitaux, pour la santé des Tunisiens. On ne peut plus attendre que la situation empire au risque de voir des milliers de Tunisiens passer de vie à trépas. L’Etat devrait mobiliser des fonds pour l’achat des médicaments manquants et sauver la vie de ces malades qui mènent une vie misérable, faute de disponibilité des médicaments.

Compensation des médicaments importés

Il s’est avéré que le montant de la compensation des médicaments importés se situe entre 65 et 70 millions de dinars, ce qui n’est pas peu. C’est la Pharmacie centrale de Tunisie (PCT) qui est chargée de cette opération. Cette compensation concerne donc les médicaments importés achetés en devises. Le plus grave est que certains de ces médicaments ont leurs équivalents fabriqués en Tunisie dans nos unités qui ont atteint un niveau de perfection grâce à des partenariats conclus avec de grandes marques internationales. C’est une occasion pour économiser des devises en comptant sur nos unités locales. Il est possible de se passer des importations quand le  produit est disponible localement.

A noter que cette industrie assure 52% des besoins nationaux en médicaments de la Tunisie en valeur et près de 70% en volume. Mais certains médicaments ne sont pas disponibles localement et il faut absolument les importer. On espère que le jour viendra où l’industrie nationale couvrira tous les besoins des Tunisiens en médicaments. D’ici là, il faut faire preuve de beaucoup de patience. L’industrie du médicament nécessite un investissement colossal ainsi qu’un savoir-faire pointu. Les compétences tunisiennes sont en mesure de relever le défi moyennant la disponibilité des moyens de travail et un cadre de l’entreprise stimulant et compétitif.

La volonté politique est nécessaire pour venir à bout des problèmes constatés. En effet, à la faveur d’une orientation politique claire, il est possible de développer davantage l’industrie du médicament en impliquant de grandes firmes internationales qui pourraient s’installer à leur propre compte ou conclure des partenariats avec des entreprises tunisiennes.

Faire preuve de positivité

Les techniciens ont déjà identifié certaines solutions qui pourraient contribuer à développer le secteur comme, à titre d’exemple, la création d’une agence du médicaments et la simplification des procédures d’obtention des autorisations de mises sur le marché. L’essentiel est d’approvisionner les hôpitaux et les officines en médicaments, d’élargir et de diversifier la gamme pour permettre à tous les citoyens de se procurer les produits pharmaceutiques dont ils ont besoin sans attende des mois et sans faire appel à un parent résidant à l’étranger pour se charger de l’achat.

L’encouragement de l’industrie nationale doit être placé comme une priorité, et ce, pour diminuer les importations. Il faut éviter également l’automédication pour éviter le gaspillage des médicaments. Le pharmacien a un rôle important à jouer dans ce sens en sensibilisant les clients qui cherchent des médicaments pour se faire soigner. Dans un contexte marqué par la propagation de la Covid, la demande en médicaments est devenue de plus en plus importante. Un simple rhume ou grippe saisonnière inquiète plus d’un Tunisien qui se rend rapidement à la pharmacie à la recherche du remède miracle.

D’où la nécessité de rationaliser la consommation des médicaments et de s’orienter davantage vers la recherche scientifique afin de développer des médicaments en s’inspirant des expériences étrangères et en faisant participer de grands laboratoires internationaux pour aboutir à des résultats probants au profit de l’intérêt national et des citoyens.

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