Le soutien constant et inconditionnel de la Tunisie à la juste cause palestinienne n’est plus à prouver. S’alignent sur cette position solidaire, partis politiques, société civile, juristes, activistes des droits de l’homme et bien des citoyens pro-palestiniens.
Dix jours non-stop, Al-Qods Al-Sharif, Gaza et la Cisjordanie ont terriblement subi l’atrocité des forces israéliennes et leurs exactions barbares perpétrées contre des civils palestiniens désarmés. Depuis, l’entité sioniste et raciste n’a cessé, jour et nuit, de profaner tout sacré et bombarder à tort et à travers, mettant des villes et des quartiers à feu et à sang. Ces images-chocs des crimes de guerre et des victimes encore sous les décombres ont fait le tour du monde entier, suscitant ainsi une large dénonciation, mais aussi une grande mobilisation communautaire.
Sous nos cieux, les communiqués de condamnation fusaient de toutes parts et les manifestations de protestation contre ces massacres délibérés ont parcouru les quatre coins du pays. Le soutien constant et inconditionnel de la Tunisie à la juste cause palestinienne n’est plus à démontrer. S’alignent sur cette position solidaire, partis politiques, société civile, juristes, activistes des droits de l’homme et bien des citoyens pro-palestiniens. Dans la foulée, l’Ugtt avait appelé, dans un récent communiqué, toutes les forces vives à se donner rendez-vous avec l’histoire. Hier mercredi, à 11h du matin, tous ont répondu présent. Nombreux, unis, ils sont descendus dans la rue. Devant le ministère du Tourisme, pas si loin de l’horloge du 14-Janvier, a eu lieu une marche pacifique, sous le signe «Pour l’adoption d’une loi incriminant la normalisation avec l’entité sioniste». Faute de quoi, c’est une trahison, entend-on parler ainsi.
A la gloire de la cause palestinienne
Et la foule avance en rangs serrés, sous escorte policière. L’avenue Mohamed-V semble quasiment fermée à la circulation automobile. Sauf qu’une camionnette transportant des journalistes photographes et cameramen roule à petite vitesse, leur permettant de filmer la manifestation. D’une seule voix, syndicalistes et avocats ont fortement exprimé leur sympathie et soutien indéfectible au peuple palestinien frère. Brandissant drapeaux tunisiens et palestiniens, les manifestants ont scandé des slogans à la gloire de la Palestine et aux militants de la résistance dont beaucoup sont tombés au champ d’honneur. Ils ont plaidé pour la victoire de la cause palestinienne et son droit légitime de récupérer ses territoires injustement occupés par l’ennemi sioniste. Sur la même lancée, des voix se sont ensuite élevées pour condamner le silence complice des nahdhaouis, exhortant le reste des partis à légiférer des lois anti-normalisation. «La résistance est notre arme pour lutter contre le sionisme», «le peuple veut criminaliser la normalisation», Al-Qods, capitale palestinienne », et bien d’autres slogans hostiles aux colons juifs et dénonciateurs de la politique de colonisation israélienne.
Un coup dur à l’ennemi sioniste
Mais la présence de certains nahdhaouis, a-t-on appris, a dû diviser le cortège, sans pour autant paralyser le cours de l’événement, ni altérer les positions. La manifestation a continué son itinéraire jusqu’au bout. Zouhaier Hamdi, secrétaire général du Courant populaire, a qualifié cette manifestation d’un nouvel appui au combat palestinien et à son militantisme pour recouvrer ses droits. Pour lui, un tel élan solidaire international est un coup dur porté à l’ennemi sioniste et à ce qu’on appelle «l’affaire du siècle» qu’il vise à imposer. «Ce qui s’est passé, ces dix derniers jours, à Gaza et en Cisjordanie, augure un échec israélien cuisant dans les territoires palestiniens», juge-t-il, optant ainsi pour le choix de la résistance jusqu’à la libération et l’indépendance. Adopter une loi criminalisant la normalisation, estime-t-il, est de nature à priver l’Etat hébreu de toute sorte de reconnaissance. Toutefois, a-t-il conclu, cela ne se peut faire sans pression populaire.
De son côté, Samir Cheffi, secrétaire général adjoint à l’Ugtt, a révélé à La Presse que cette marche symbolique s’inscrit dans les positions de condamnation contre les attaques et les violations du droit de nos frères palestiniens en soutien à leur cause noble. Du reste, «le message clé consiste essentiellement à pousser vers l’adoption d’une loi incriminant toute forme de normalisation», souligne-t-il, qualifiant de traîtres tous ceux qui s’opposent à cette cause. De même, a-t-il ajouté, il s’agit là d’un message fort significatif adressé à la communauté internationale.
Les messages de l’Ugtt et des avocats
A l’intersection de l’avenue Mohamed-V et l’avenue Kheireddine-Pacha, dans la capitale, la manifestation a touché à sa fin. En mot de clôture, Noureddine Taboubi, Secrétaire général de l’Ugtt, a indiqué que la centrale syndicale est toujours au rendez-vous, constamment aux côtés du peuple palestinien frère dans sa lutte contre l’occupant sioniste. Mais aussi pour sa juste cause, depuis 1948, dont l’objectif est l’édification d’un Etat palestinien, avec pour capitale Al-Qods Al-Sharif. L’homme a voulu faire passer quelques messages clés. «Députés, vous êtes, aujourd’hui plus que jamais condamnés à adopter une loi incriminant la normalisation. Le traître n’aura plus de place en Tunisie», lance-t-il sur ton aigu. Et de s’indigner, en ces termes, «honte aux traîtres qui continuent à compter sur l’ennemi sioniste pour les protéger». M. Taboubi a fini par dire que l’heure a sonné de rectifier le tir, redéfinir les choix nationaux et sauver le pays de ceux qui ne cherchent que leurs propres intérêts. Dernier message, il a annoncé, à haute voix, que l’Ugtt s’apprête à acheminer bientôt des convois d’aides humanitaires dans les territoires palestiniens occupés.
Prenant la parole, M. Ibrahim Bouderbala, bâtonnier de l’Ordre national des avocats tunisiens, s’est félicité d’avoir entouré la cause palestinienne d’un intérêt tout particulier, partant de sa profonde conviction qu’elle continue à être son cheval de bataille. «Nous comptons créer un observatoire de suivi, de monitoring et de documentation sur les crimes de l’occupant sioniste, en étroite interaction et synergie avec les structures d’avocats dans les pays frères et amis. L’objectif, précise-t-il, est de poursuivre l’ennemi sioniste devant la Cour pénale internationale, ainsi qu’auprès du Conseil des droits de l’homme à l’ONU. Son ultime message étant également l’adoption d’une loi criminalisant la normalisation, appelant les dirigeants complices avec le sionisme à écouter leurs peuples. «Sinon vous serez relégués aux oubliettes de l’Histoire», martèle-t-il.
Photo :Abdelfettah BELAÏD