Défaite assez sévère qui régale un CA qui respire enfin. Le CAB bat l’USBG, mais les deux atteignent leurs objectifs grâce à l’ASSoliman et au CSS.
Imaginez un peu. Le CA et le ST jouent leur peau le temps de 90’. Non, ce n’est pas un événement lointain enfoui dans un coin de notre mémoire ou une utopie. C’est bel et bien la réalité à laquelle ont été confrontés ces deux bastions du football tunisien hier, un objectif claironné depuis peu par toutes les strates de ces deux institutions. Sincèrement, on est à des années-lumière de l’âge d’or de ces deux clubs prestigieux. Mais bon, il fallait s’y faire et surtout prioriser. Définir ses priorités, c’est ce à quoi se sont attelés les Clubistes Africains et les Bardolais hier. Sauver sa peau sans faire les fanfarons au cours d’un match lourd d’enjeu. Voilà pour l’avant-propos du choc de la dernière journée du championnat. Ce faisant, au cours du premier half, en attendant que la situation se débloque au Bardo, le duel à distance avec d’autres formations concernées par le maintien commençait tout doucement à nous ramener à nos calculatrices. Le CAB, premier concerné, a marqué vers la demi-heure de jeu. Fahmi Kacem est passé par là. Toujours volet maintien, à Sousse, l’Etoile a, quant à elle, perturbé assez tôt un autre club menacé, à savoir l’OB. Mohamed Hadj Mahmoud, buteur lors du premier quart d’heure, a ainsi compliqué la situation des Cigognes. Des Béjaois qui n’auront pas le temps de s’en remettre, surtout suite au penalty raté par Hanchi. Franchement, l’Etoile a joué le jeu, doublant par la suite la mise par Aymen Sfaxi sur penalty en fin de première mi-temps, avant de remettre ça par Oussama Abid. Et pour compliquer la situation des Nordistes, Saber Khelifa obtient un penalty au Bardo. Un coup de pied de réparation que transformera Bilal Ifa lors du money time de la première mi-temps. La seconde mi-temps s’annonçait donc particulièrement torride pour le Stade Tunisien, mais aussi l’ESM et l’OB, tous suspendus au bon vouloir de l’incertitude du sport roi.
Le CAB s’en tire à bon compte
De retour des vestiaires, il fallait aussi compter avec l’Espérance, champion en titre et acteur “passif”, volet maintien. Après un rendement approximatif en première période, l’EST appuie sur le champignon et débloque le résultat par William Togui vers l’heure de jeu. Jusque-là, pour se maintenir, l’ESM et le ST ont du souci à se faire, surtout pour les Bardolais qui évoluent à dix après l’expulsion de Hamza Hadda pour sommes d’avertissements. Pas le temps de reprendre nos esprits, cependant, et voilà que Metlaoui égalise par l’intermédiaire de Frank Cédric Abogo. L’ESM reste en vie, jusque-là, alors que du côté du stade Bouali, Lahouar, l’Etoile s’essouffle et l’OB en profite pour réduire la marque par Jacques Bessan. Suite à quoi, sur sa lancée, l’Olympique de Béja revient de nouveau au score par Oussema Fraj sur penalty. Les Béjaois ne lâchent rien mais pas pour longtemps. 75’, l’ESS obtient un nouveau penalty que transforme Sfaxi. Le destin de l’OB tient désormais à si peu de choses, mais Amine Jaballah réduira la marque à la 80’ et entretiendra l’espoir d’une «remontada» avant que Jacques Bessan n’égalise par la suite. 8 buts inscrits, le match fut plaisant. De l’indécision et du suspense en cette ultime journée. Pour le Stade Tunisien, à dix minutes de la fin, seul un sursaut de l’USBG face au CAB pouvait sauver les Bardolais (ambiance!). Autre match, autre coup de théâtre, 81’, l’ESM prend l’avantage face au champion en titre «Sang et Or». Foued Timoumi mettra définitivement les Miniers à l’abri. On retient son souffle le temps de quelques minutes, mais pas indéfiniment. Au final, le bastion stadiste est tombé et le CAB s’en tire à bon compte. Les Bardolais accompagneront la JSK en L2. Cruel destin! Pour la CAF, c’est l’USBG, malgré sa défaite à Bizerte qui conserve sa troisième place. Il faut voir ces deux matches «inoubliables» USM-ASS et ASR-CSS qui ont permis à l’USBG de jouer la coupe de la CAF. Le CSS qui mène 3-1 voit l’équipe locale revenir à 3-3, alors que l’USM égalise dans les dernières minutes 2-2 et tout le monde (ou presque) est content !