Les hôteliers et les opérateurs dans le secteur du tourisme espèrent entamer la haute saison avec une chance de réussite pour améliorer leurs revenus après la crise du covid qui a mis à rude épreuve plus d’une unité touristique. Les préparatifs sont en cours pour diversifier les produits et satisfaire tous les goûts.
Les recettes du secteur touristique ont connu au cours des quatre premiers mois de cette année une baisse de 50% par rapport à la même période de l’année précédente. La crise du covid-19 a pesé de tout son poids pour un secteur qui souffre déjà de plusieurs problèmes structurels. L’infrastructure hôtelière bâtie au lendemain de l’Indépendance a été consolidée par de nouveaux hôtels de catégories 4 et 5 étoiles, utilisant des équipements de dernier cri pour attirer les touristes et leur permettre de passer un agréable séjour parmi nous. Si la situation s’est améliorée au cours des années 2017-2018 à la faveur d’une politique promotionnelle agressive, elle s’est dégradée au cours des années 2019-2020 à cause de la pandémie qui a été à l’origine de l’arrêt total de l’activité touristique. L’embellie n’aura duré que deux années, ce qui n’a pas permis aux hôteliers de rentrer dans leur frais.
Le covid-19 a aggravé davantage la situation dans la mesure où plusieurs hôteliers ont vu leur activité stagner. En effet, suite à la fermeture des frontières terrestres, aériennes et maritimes, le transport s’est immobilisé alors que les unités hôtelières ont connu une crise aiguë. Les autres secteurs liés à celui du tourisme, comme les centres de loisirs, les centres de thalassothérapie et les ateliers d’artisanat, ont également été mis à rude épreuve. Certaines unités sont allées jusqu’à fermer leurs portes et mettre en chômage technique leur personnel.
Des solutions à envisager
Les professionnels se préparent actuellement à la prochaine haute saison. Avec la réduction des contaminations par le covid, à la faveur de la vaccination massive, les touristes peuvent être sécurisés et séjourner en Tunisie en toute quiétude. Ainsi, les préparatifs de la prochaine saison battent leur plein. Il s’agit, en premier lieu, de faire un lifting des unités hôtelières en effectuant les travaux de rénovation et de maintenance pour accueillir les touristes dans de bonnes conditions. Il est temps de diversifier davantage les produits touristiques en s’orientant vers le tourisme rural, les sites archéologiques et monumentaux, le milieu environnemental et les activités sportives. Les circuits touristiques doivent également être revus pour intégrer de nouveaux produits et activités et ne pas contenter d’un tour dans l’ancienne médina.Mieux encore, le tourisme alternatif occupe une place de choix dans le programme élaboré par le ministère du Tourisme. Les touristes peuvent ainsi passer leur séjour dans une maison d’hôte, dotée de tous les équipements dont ont besoin les touristes, toutes nationalités confondues. C’est une occasion pour découvrir les us et coutumes ancestraux d’une Tunisie qui a vu la présence de plusieurs civilisations. D’ailleurs, plusieurs communes —dont celle de Hergla— ont été classées comme communes touristiques et ont droit, désormais, à une subvention du Fonds de compétitivité touristique. Les fonds alloués serviront notamment à effectuer des opérations de propreté et de nettoyage de grande envergure avant l’avènement de la haute saison touristique.
Le tourisme saharien demeure encore le parent pauvre des activités touristiques. Pourtant, le désert tunisien compte plusieurs richesses —comme les oasis et les dunes— qui doivent être mises en valeur en organisant des circuits touristiques où les touristes pourraient séjourner sous les tentes et passer d’agréables soirées au milieu des palmiers et des sources. Malheureusement, le Sahara a toujours été considéré comme un lieu de passage et non une entité à part entière. Par ailleurs, un intérêt constant devrait être donné au tourisme intérieur, maghrébin et golfique. Ce type de tourisme peut procurer aux hôteliers d’importantes recettes en devises vu le pouvoir d’achat élevé de ces touristes qui ne lésinent pas sur les moyens pour se faire plaisir. Encore faut-il savoir comment élaborer des programmes spécifiques répondant aux besoins de ces touristes qui ont des habitudes particulières à prendre en considération.