Accueil A la une Démarrage du bac blanc| La philosophie pour commencer : Le moral en berne

Démarrage du bac blanc| La philosophie pour commencer : Le moral en berne

Certains bacheliers demandent le report des examens au mois de juillet 2021, en pleine canicule s’il le faut, car ils ne sont pas prêts à subir un marathon d’épreuves dans un mois. A tort ou à raison ?

Il est 10h30 en ce mercredi 26 mai 2021, une foule de lycéens sort par petits groupes des salles de classe vers l’extérieur de l’établissement scolaire après avoir terminé l’épreuve de philosophie. Yassine et Yosr inscrits en bac sciences expérimentales, tous deux dix-neuf ans, ne cachent pas leur déception. Ils estiment que les conditions de révisions actuelles après la période de confinement général ne sont pas propices à la réussite au tour principal du baccalauréat national pour la majorité des bacheliers qui se plaignent tout autant qu’eux. Malgré tout, ce bac blanc demeure une occasion en or pour se roder et fourbir ses armes. Dehors, l’ambiance générale est plutôt joyeuse et décontractée entre camarades et amis. Les filles se font des accolades, les garçons se chambrent, mais il n’y a pas que des bacheliers dans la masse, il faut dire… Ezer, 19 ans inscrit en bac informatique, tout comme Khaled, gardent un moral gonflé à bloc malgré les aléas de l’enseignement à distance et la méthode par groupes. Ezer affirme tout sourire : « Personnellement, je reste confiant en attendant l’épreuve de ma spécialité demain qui concerne la programmation informatique ». Khalil donne un autre son de cloche : « L’épreuve de philo est abordable, puisqu’il s’agit du thème de l’Etat et de la démocratie. Pas de mauvaise surprise à ce sujet ». Le polycopié du sujet sur une feuille simple donne d’amples détails sur l’épreuve.

La philo au menu

L’épreuve qui dure trois heures est scindée en deux sections de dix points chacune. La première comporte deux questions sur deux points et un commentaire de texte sur six points. L’auteur du court texte, traduit de l’anglais à l’arabe, qui traite de la fonction de l’Etat en huit lignes, est James Mill, économiste et philosophe écossais du XVIII et XIXe siècles et essayiste sur les libertés. La deuxième partie comporte un essai à rédiger en moins de trente lignes et deux questions principales, à savoir : « La confiscation des droits et libertés justifie-elle la peur de l’Etat ? Peut-on craindre pour la citoyenneté du pouvoir de l’Etat ? »

Conditions pénibles

Pour revenir aux conditions de préparation et de déroulement des épreuves, le moins qu’on puisse dire c’est qu’elles ne sont pas au beau fixe, tout comme le moral des bacheliers est en berne. De leur aveu, les cours particuliers et intensifs leur coûtent cher à raison de 300 dinars pour trois séances dans un groupe de vingt éléments. Que dire alors du protocole sanitaire qui continue d’être appliqué avec une grande légèreté et approximativement. Les salles d’examens qui doivent contenir douze candidats au maximum en contiennent seize et bien plus encore dans certaines. Le distributeur de gel hydroalcoolique n’est disponible qu’à l’entrée. Des travaux de réfection du trottoir s’effectuent au moment du déroulement des épreuves, alors qu’ils durent depuis plus d’un mois. Un spectacle à s’arracher les cheveux par tant de nonchalance.

L’effectif des bacheliers est de 135.000 candidats au bac blanc en attendant de savoir le nombre retenu pour les épreuves du bac principal qui devrait être aux alentours des 140 000 si l’on ajoute les candidats libres. Gageons que les retards enregistrés seront rattrapés à tous les niveaux et à temps. Au niveau de la préparation aux épreuves finales, de l’amélioration du protocole sanitaire et de la logistique pour un déroulement des épreuves dans un cadre optimal. Un laps de temps d’un mois qui doit être mis à profit par tous.

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