Sans mettre tous les fonctionnaires dans le même sac, on peut dire sans risque de se tromper qu’une grande partie du peuple tunisien ne veut pas travailler. Cela a été constaté notamment au cours de la dernière décennie quand les administrations publiques et les entreprises étatiques et privées se caractérisent par la léthargie et le laxisme. Le taux de productivité a marqué une baisse impressionnante. Face à un laisser-aller dans une administration qui fonctionne en veilleuse, les fonctionnaires ne se soucient pas outre mesure de la productivité et encore moins de la nécessité de hisser le niveau de leur entreprise à des paliers supérieurs. Leur souci premier est de percevoir leur salaire à temps et de bénéficier de primes de temps à autre. Pour le reste, il faut encore attendre des mois, voire des années, pour voir l’entreprise progresser et devenir compétitive par rapport aux autres entreprises mondiales. Plusieurs entreprises locales ne sont pas assez compétitives à cause, justement, d’un manque d’implication des travailleurs dans les plans de développement arrêtés. Les travaux de recherche/développement sont également au point mort.
Pourtant, ces travaux sont essentiels, voire vitaux, pour sortir l’entreprise de la situation déplorable dans laquelle elle se trouve. D’où la nécessité de changer la donne en impliquant davantage les travailleurs dans les plans de développement des entreprises en donnant libre cours à leur imagination et à leur savoir-faire. Et dire que le nombre de jeunes diplômés de l’enseignement supérieur est de plus en plus important. Ils réclament tous des postes d’emploi dans les entreprises aussi bien publiques que privées.
Mais une fois recrutés, ces jeunes suivent les mauvais exemples et se contentent de donner le minimum de leur capacité. Les dirigeants de l’entreprise doivent être capables de motiver leurs cadres pour les inciter à toujours faire plus en termes de production, de productivité et de recherche/développement. La situation actuelle dans nos entreprises et dans nos administrations ne peut pas perdurer à l’infini. Il est temps de mettre un terme au laxisme et au laisser-aller pour améliorer la compétitivité de nos entreprises et de notre administration, appelée à agir efficacement pour attirer les investisseurs aussi bien locaux qu’étrangers. Il faut également mettre un terme à l’endettement des entreprises en les appelant à compter sur leurs propres capacités pour remonter la pente et équilibrer leurs finances. Le temps de l’Etat providence est bel et bien révolu et chaque entreprise doit miser sur les moyens dont elle dispose pour s’imposer dans le marché mondial et faire des affaires juteuses. Tous les fonctionnaires doivent s’impliquer dans le progrès de l’entreprise en donnant le meilleur rendement.