Accueil A la une Violences faites aux femmes: Changer les mentalités pour protéger la moitié de la société

Violences faites aux femmes: Changer les mentalités pour protéger la moitié de la société

Journaliste de cœur et de terrain installée en France, Refka Chaibi porte un projet inspiré notamment du dernier féminicide du 10 mai. Sur son site 1001epopees.com, elle lance l’idée de rassembler toutes formes de contenus visant à sensibiliser les Tunisiens contre les violences subies par les femmes


L’infernal cycle de violences à l’égard des femmes se poursuit. L’agression vient cette fois-ci du milieu du textile, où un patron d’usine italien a tabassé il y a trois jours violemment avec une barre de fer plusieurs ouvrières sur leur lieu de travail dans une unité de production textile à Kairouan.

Cette série noire de violences et notamment le dernier féminicide de Refka Cherni, mère de trois enfants, survenu le 10 mai au Kef, un crime qui a bouleversé l’opinion publique tunisienne, la victime ayant alerté à plusieurs reprises les autorités de la violence qu’elle subissait de la part de son mari, qui a fait réagir Refka Chaibi. Lui inspirant une initiative intéressante. Produire toutes formes de contenu : articles, études, analyses, sondages, lettres, témoignages, vidéos, podcasts, images, créations artistiques… qui dénoncent les multiples facettes de la violence faite aux femmes.

« Nous devons changer les mentalités, impacter les esprits à travers les images, remplir le vide par le sensé ! », clame Refka Chaibi.

Journaliste franco-tunisienne, professeure universitaire, éditorialiste et experte dans la gestion et la création des projets multimédias, ainsi qu’en communication en temps de crise, Refka Chaibi, dont le nom rime particulièrement avec celui de Refka Charni, a collaboré avec les institutions médiatiques les plus influentes. De France Télévisions à l’Institut national de l’audiovisuel et à France Médias Monde et Euronews …. Journaliste de terrain, elle a réalisé et écrit plusieurs reportages pour la télévision : le JT du 12/13 et 19/20 de France, Euronews et France 24. Elle a également travaillé dans l’univers de la radio, dont RFI, Monte Carlo Doualiya, Radio Orient et Radio soleil. Journaliste de cœur, elle connaît bien le monde des femmes et a exploré celui des travailleuses du monde rural. Au cours de ses reportages, elle a été particulièrement émerveillée par leur humilité, leur savoir-faire et leur habileté à cultiver la terre et à produire des richesses malgré les rudes conditions de vie et de transport qu’elles endurent au quotidien.

« Je fais partie de la génération Me Too, Falgatna… »

A chaque fois qu’une nouvelle preuve est donnée de la vulnérabilité des femmes tunisiennes, qu’elles soient étudiantes, journalistes, femmes de ménage, paysannes, aide-soignantes, elle réagit sur les réseaux sociaux…jusqu’à ce qu’elle décide de créer un média indépendant en ligne 1001epopees.com, qui se veut un lieu d’expression des femmes. Elle y relaie la campagne de photos en noir et blanc contre le féminicide de Refka Cherni initiée par l’actrice Sawssen Maalej et écrit un texte, qui a toutes les apparences d’un manifeste, invitant toutes les forces proches des femmes à participer à une grande action de changement des mentalités. Elle y appelle à la création du Mouvement des femmes tunisiennes (MFT).

« Je fais partie de la génération Me Too, Falgatna, « Prenons la Une », le Collectif 50/50, EnaZeda. Mon domaine de compétence, c’est le digital où l’on peut réfléchir dans le cadre d’un site indépendant, tel un think tank et rassembler un large volume de data. Ces informations nous seront utiles pour lancer des campagnes de sensibilisation visant les jeunes, les enseignants, les artistes, les journalistes…Je rassemble autour de moi beaucoup de célébrités séduites par cette idée. HendSabry, Amel Mathlouthi, Taoufik Mjaied, Elyes Gharbi, Sawssen Maalej, Sadika Keskes… ».

Plusieurs ambassadrices et ambassadeurs de la société civile tunisienne prêtent déjà main-forte au mouvement par leur notoriété et image.

« Une liste des noms sera dressée sous peu avec les actions concrètes du mouvement », promet, confiante, Refka Chaibi, qui n’exclue pas l’idée de transformer cet élan, dont le territoire est actuellement le Net, en une association installée en Tunisie.

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