Messages (a)politiques, discours universels, interrogations diverses de l’espace-temps, des époques et des valeurs prônées, la programmation 100% tunisienne et digitale, qui sera accessible à partir du 5 juin au public en ligne, promet d’être saisissante et porteuse de jeunes talents confirmés.
En amont, journalistes et invités peuvent découvrir les artistes programmés dans les salles de Tunis. Hamdi Trabelsi, Oumaima Manai et Syhem Belkhodja se sont emparés de la salle du 4e art, à partir de 12h30, du Rio et de la salle 300, jusqu’à tard l’après-midi afin de présenter leurs créations. Relativement d’une durée de 30 min à 1h, ces chorégraphes ont happé l’attention du public présent en petite foule.
Hamdi Trabelsi et son quatuor de jeunes chorégraphes ont présenté «Deep», tableau chorégraphique d’une durée de 40 min. Stimulée par un son qui fait écho et qui rappelle la musique «Street Art», la création est une découverte. Le spectacle oscille entre réel et abstrait, imaginaire et pensées, présent, passé et futur.
Le solo d’Oumaima Manai de 40 min, présenté au Rio, est une déflagration d’émotions : un voyage photographique et musical dans le temps, montré tel un récit, reflet d’un vécu intime, et d’histoires. Sur scène, l’artiste s’est fait accompagner par Ahmed Ben Abid. Sa musique a électrisé la foule, tout comme la scénographie conçue par Feteh Khiari.
C’est à la Cité de la culture que Syhem Belkhodja a présenté «Les raisons d’espérer… plus rien à espérer» qui fusionne danse et théâtre pendant 1h. Douze chorégraphes sur scène qui, ensemble, ont mis un terme à ce sentiment collectif d’enfermement : des artistes qui aspirent à un avenir meilleur et qui l’expriment haut et fort à travers la danse.
«Derrière le soleil» de Cyrine Gannoun met en scène un chorégraphe tunisien qu’on ne présente plus : Achref Bel Hadj Mbarek, toujours à El Hamra. D’une durée de 50 min, le spectacle questionne les sévices subis par le corps et l’esprit, dans une époque de doutes, de tiraillements, de perte de repères, de rétrospections, de résistance, de quête de soi. Atteindre le soleil, se propulser le plus loin possible restent la seule issue afin d’éviter à l’être l’Humain de ne pas se faire broyer.
Dans «PAS…PAS» de Wafa Thebti, la chorégraphe et interprète s’est fait une réflexion sur la mémoire individuelle : elle interroge son rapport à la figure paternelle et creuse dans les tréfonds de sa mémoire de jeune fille, endeuillée plus tôt par la perte de son père. Comment s’éviter le gouffre ? Le vide et le vertige de l’absence ? Comment faire vivre le père à travers la mémoire ? Un solo touchant qui sera bientôt présenté en ligne simultanément avec le reste des spectacles programmés.