A quelques mois du Sommet de la francophonie qui se tiendra à Djerba, nous avons eu cet entretien avec la directrice de l’IFT, Sophie Renaud, où elle nous parle des événements en amont et pendant ce sommet.
Comment vous vous préparez pour le sommet de la francophonie qui se tiendra bientôt à Djerba ?
Ce sommet est organisé par la Tunisie en liaison avec l’Organisation internationale de la francophonie. Cela dit, il y a une équipe, qui est consolidée auprès du ministère des Affaires étrangères, qui suit la préparation de ce sommet et avec laquelle nous avons des échanges réguliers. Les points qui nous concernent dans l’organisation de ce sommet sont : faire vivre le pavillon français dans le village francophone. Un pavillon qui sera porté par l’équipe «France en Tunisie», à savoir le service de coopération et de l’action culturelle que je dirige, par l’Institut français mais aussi par «Business France» et «Expertise France» et là on va s’inscrire dans la thématique générale du sommet autour du numérique et on mettra en vue, en particulier, la question «Education et technologies» en valorisant les initiatives dans le domaine de la ED-Tech. C’est l’axe sur lequel nous allons travailler.
Et la partie culturelle du sommet ?
La partie culturelle du sommet va se tenir à l’occasion de la cérémonie d’ouverture. Cette partie est en train de se préparer avec une équipe tunisienne pilotée par la Cité de la culture. Nous aurons des sollicitations particulières sur ce sujet et je crois savoir qu’il y a un grand musicien français qui devrait être l’un des invités de cette cérémonie. Cela dit, il y a des événements où on est particulièrement impliqués, qui servent de teasing et qui viendront en amont du sommet de la francophonie. Je peux évoquer le congrès international des professeurs de français piloté par l’ATP et Samir Marzouki qui malheureusement se tiendra à distance à la mi-juillet. L’un des événements phares dans le cadre de cette préparation c’est aussi la tenue (prévue les 23 et 24 septembre à Tunis) des états généraux du livre en français. Un grand rassemblement où on trouvera les grands professionnels de la chaîne du livre de tout le monde francophone. Il est prévu que des éléments conclusifs de ces états généraux puissent figurer dans la déclaration finale de ce sommet. En parallèle se tiendra le Congrès international des écrivains en langue française dont Leila Slimani est la marraine. Seront invités à cet événement de grands auteurs du monde francophone. Cela va faire de Tunisie la Capitale du livre Francophone durant cette session.
On croit savoir que la BD francophone fera l’objet d’une exposition…
En effet il s’agit d’une grande exposition sur la BD francophone au musée d’art moderne à la Cité de la culture. C’est la première exposition internationale accueillie dans ce musée en collaboration avec la cité internationale de la BD d’Angoulême. C’est aussi une première parce qu’elle va prendre naissance à Tunis avant de faire une tournée dans le monde. Un autre événement important qui aura lieu à Djerba cette fois, c’est l’inauguration à l‘occasion de ce sommet de l’alliance française de Djerba présidé par Jamel Ben Achour, fondateur de l’école française Victor Hugo à Djerba. Je rappelle que les alliances françaises ne sont pas des émanations des ambassades ou des services culturels mais des associations de droits locaux, portées par des personnalités de la société civile tunisienne qui sont engagés sur la Francophonie et ses valeurs.
Djerba Wood fait l’objet d’une réflexion pour une éventuelle deuxième session à l’occasion de ce sommet ?
Oui, en effet, la reprise d’un deuxième volet de Djerba Wood est prévue à cette occasion pour renouveler cette aventure. C’est quelque chose qui va rester à Djerba parce que les événements passent et les implantations comme l’alliance française ou les œuvres de Djerba Wood restent.
Qu’en est-il de la coopération franco-tunisienne dans le domaine du cinéma après la visite de Jean Castex en Tunisie?
La coopération franco-tunisienne dans le domaine du cinéma est très active. Nous avons déjà une convention entre le CNC et le Cnci qui est une convention très exceptionnelle parce que le CNC français est engagé dans peu de fonds bilatéraux. Il y a quatre ans nous avons impulsé la création de ce fonds spécifique de coproduction avec la Tunisie.
C’est un fonds installé pour six ans et il en est à sa quatrième année. Le cinéma tunisien s’inscrit de manière très visible dans les festivals internationaux et on constatait la qualité des scénarios tunisiens proposés. C’était important pour le CNC de marquer cette singularité et d’accompagner ce cinéma. Ce que nous avons signé dernièrement est un accord particulier entre le CNC et le Cnci pour tout le reste de l’activité c’est-à-dire à la fois pour le travail de patrimoine et de réflexion sur la billetterie unique et l’avance sur recette mais aussi sur tous les mécanismes du financement du cinéma qui existent en France. Cette convention va permettre effectivement que le CNC puisse accompagner le Cnci tunisien à la fois dans la réflexion et dans la construction des outils qui permettraient de mettre en place le système équivalent en Tunisie. Le CNC est aussi un partenaire majeur du festival Manarat (Festival du cinéma méditerraneen). C’est un festival à l’initiative de l’Institut français qui a été co-créé avec le Cnci qui était dirigé par Chiraz Latiri et par Dorra Bouchoucha que nous avons sollicité pour diriger le festival.
C’est une création à trois têtes et il se tiendra cette année du 24 au 30 juillet après le festival de Cannes.
Quels sont les événements phare à venir à L’IFT ?
Le mois de juin à l’IFT sera «sous les étoiles» : c’était l’enseigne de nos nuits du Ramadan. Mais comme nous avons été privés de ce rendez-vous en raison du couvre-feu et de la crise sanitaire on a décidé de reprogrammer les soirées qui se font dans le jardin de l’IFT. Du 17 au 19 juin nous accueillerons l’artisanat de Sejnène. Au programme également nous avons un festival de la réalité virtuelle et on est très engagés dans ce sens avec la Galerie de l’Iftech. Début juillet nous prévoyons d’accueillir un salon «Art et objet» qui va valoriser la création dans le domaine de l’objet sur la base du recyclage.
Un salon écoresponsable et qui répond à une exposition de Nathalie Garçon à la galerie «Misk et Ambar» basée sur la création de la mode avec du textile recyclé.