Les propriétaires de boulangeries réclament l’application du décret paru au Jort du 13 novembre 2020, relatif au commerce de la boulangerie, à la fabrication et à la vente du pain. Ledit décret organise le secteur et invite les boulangers à respecter leurs droits et devoirs pour la fabrication de ce produit très prisé par le consommateur. Le boulanger doit ainsi utiliser uniquement la farine subventionnée pour produire le pain normal qui est compensé par l’Etat.
Le pain constitue la denrée principale du citoyen et il est inimaginable de voir les boulangeries fermer leurs portes pour cause de grève. Tous les plats tunisiens ou presque nécessitent du pain qui est compensé depuis belle lurette. Les boulangers ont toujours fourni le pain aux consommateurs malgré les problèmes auxquels ils font face et qui consistent, entre autres, en les quantités limitées de la farine subventionnée et la prolifération des vendeurs du marché parallèle qui faussent la note. En effet, certains particuliers n’hésitent pas à fabriquer le pain chez eux, dans des conditions sanitaires et d’hygiène parfois précaires. D’où la nécessité de prendre les dispositions nécessaires pour assainir le secteur et permettre aux professionnels de tirer le meilleur profit de leur activité.
D’ailleurs, toutes les boulangeries de Sfax observent, à partir du lundi 14 juin, une grève de trois jours pour exprimer haut et fort leur ras-le-bol d’une situation difficile qui a trop duré. Mais il n’est pas normal que le consommateur reste une si longue période sans pain. A noter que les boulangeries ont été appelées dans le cadre d’une ancienne circulaire du ministère du Commerce à choisir entre la fabrication du pain normal compensé et le pain spécial ainsi que les gâteaux et croissants. Or, peu de boulangers se sont conformés à cette réglementation et l’on constate encore des boulangers qui travaillent sur les deux plans, à savoir celui du pain normal et du pain amélioré. On a constaté aussi que certaines boulangeries opèrent sans autorisation et concurrencent sérieusement le secteur légal.
Tenir compte de la réglementation
En tout cas, les propriétaires de boulangeries réclament l’application du décret paru dans le Jort du 13 novembre 2020, relatif au commerce de la boulangerie, à la fabrication et à la vente du pain. Ledit décret organise le secteur et invite les boulangers à respecter leurs droits et devoirs pour la fabrication de ce produit très prisé par le consommateur. Le boulanger doit ainsi utiliser uniquement la farine subventionnée pour produire le pain normal qui est compensé par l’Etat. Il s’est avéré que certains boulangers mal intentionnés utilisent cette farine pour d’autres produits améliorés et vendus au prix fort. Cette farine doit être disponible en quantités suffisantes pour les boulangers dans toutes les régions du pays.
La même source précise que les artisans demandent également le versement de leurs dus des sept derniers mois et la résolution du problème d’approvisionnement en farine. Le secteur a besoin d’une meilleure organisation pour éviter toute déviation qui pourrait avoir des conséquences fâcheuses aussi bien sur les professionnels que sur les consommateurs. Si le prix du pain n’a pas subi depuis des années une augmentation, c’est pour préserver le pouvoir d’achat des citoyens et leur permettre de se procurer ce produit à prix abordable. Les professionnels demandent à ce que les boulangeries opérant dans le secteur parallèle de régulariser leur situation en se conformant aux dispositions en vigueur. C’est une tâche ardue qui nécessite un contrôle rigoureux de toutes les boulangeries et une décision de régularisation de la situation.
Certains boulangers ont jugé opportun de se lancer dans le métier sans prendre, dès le début, une autorisation des autorités compétentes. Ils travaillent ainsi depuis des années dans le noir et mènent une activité en floraison. L’objectif est d’identifier toutes les boulangeries qui doivent disposer d’une carte professionnelle comportant le matricule et leur nom.
Mieux répartir les boulangeries
L’autre condition mise en exergue concerne la bonne répartition des boulangeries sur le territoire national. Parfois, l’on constate que dans un seul quartier, il existe trois boulangeries voire plus. Ainsi, ces derniers sont en concurrence déloyale d’autant plus que certains disposent des autorisations alors que d’autres en font fi. L’installation d’une boulangerie doit répondre à certains critères dont la première concerne les conditions d’hygiène et de propreté. La boulangerie doit faire l’objet régulièrement d’entretien et de nettoyage, car c’est là que des matières précieuses sont stockées. En outre, la boulangerie doit disposer de tous les équipements de travail en état de marche. Le boulanger doit tenir une comptabilité analytique et être en règle avec les services fiscaux. Si tous les boulangers tiennent compte de ces critères, la situation sera plus aisée et le travail mieux organisé.
Plusieurs boulangers ont opté pour la fabrication du pain amélioré qui est très vendu au cours de certaines périodes de l’année comme le Ramadan et les fêtes. On peut citer dans ce sens le pain dit complet, le pain de campagne, le pain amélioré. Ces pains nécessitent l’ajout de certaines matières et sont vendus à un prix plus élevé que le pain normal. On en trouve dans plusieurs boulangeries mais aussi dans les grandes surfaces. Le boulangers sont libres de produire de tels produits améliorés à condition de ne pas utiliser la farine subventionnée qui est destinée exclusivement à la fabrication du pain normal compensé. Or, l’amalgame qui existe actuellement dans le secteur ne permet pas de distinguer qui sont les boulangers qui travaillent selon la réglementation en vigueur et ceux qui usent d’astuces pour tirer profit doublement de leur activité en menant une concurrence peu loyale avec les boulangers respectant la loi.
Le secteur des boulangeries a besoin, d’une façon générale, d’une organisation en bonne et due forme pour rappeler à l’ordre ceux qui défient les autorités compétentes en proposant plusieurs variétés de pain en utilisant la farine subventionnée qui est achetée au prix fort par l’Etat pour l’orienter exclusivement pour le pain normal compensé. Les artisans boulangers sont tenus, eux aussi, de se conformer à la réglementation d’autant plus qu’ils vendent du pain amélioré vendu plus cher que le pain normal.