Certes, l’accord vient satisfaire un bon nombre de travailleurs de chantier dans les différentes régions du pays; toutefois, il demeure encore tronqué tant qu’il ne couvre pas les 15 mille ouvriers restants âgés de plus de 45 ans.

Enfin, l’accord signé le 20 octobre dernier, portant sur la régularisation de la situation de 31 mille ouvriers dea chantier, a commencé à prendre effet. La signature d’un procès-verbal visant sa publication, demain vendredi, s’inscrit dans ce sens. « Il a été convenu de publier, progressivement, les arrêtés compris dans l’accord du 6 février 2021, dans un délai ne dépassant pas le 6 juillet prochain », annonce Noureddine Taboubi, secrétaire général de l’Ugtt, à sa sortie de la réunion 5+5 tenue mardi dernier, avec le gouvernement. Ce nouvel arrangement bilatéral pourrait, alors, désamorcer, une bonne fois pour toutes une crise sociale qui dure depuis plus de dix ans.

Entre-temps, ces ouvriers de chantier n’ont pas cessé de militer, en tout temps et en tous lieux. Ils ont manifesté et protesté, ayant menacé d’escalade jusqu’à satisfaction de leurs revendications.

Et il fallait s’attendre à ce qu’ils campent, des jours durant, devant le siège de l’Ugtt à Lafayette, réclamant leur droit à un emploi décent. Toutefois, cette catégorie socio-professionnelle vulnérable, longtemps confinée dans des emplois assez précaires, semble avoir gain de cause. Un ouf de soulagement ! Mais pas évident, étant donné que les procédures de recrutement dans la fonction publique sont assez rigoureuses. Pour eux, il n’y aura  de solution qu’après un réel aboutissement de l’accord en question. Celui qui stipule, noir sur blanc, leur intégration professionnelle effective.

Un gage de confiance

Présent à la réunion de négociation Ugtt-gouvernement, le ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, a jugé important un tel accord conclu en vertu duquel le statut des 31 mille ouvriers dits temporaires sera, bientôt, réglé.  « D’autant que leur recrutement est de nature à établir un climat de confiance avec nos partenaires sociaux », indique-t-il.

Certes, un tel accord vient satisfaire un bon nombre des travailleurs de chantier dans les différentes régions du pays. Toutefois, il demeure encore tronqué tant qu’il ne couvre pas les 15 mille ouvriers restants dont l’âge est plus de 45 ans. «Pourquoi sommes-nous ainsi exclus ?», répète toujours leur porte-voix Jamel Zamouri. D’après lui, il est nécessaire qu’un tel accord tronqué soit révisé, dans la mesure où tous les ouvriers des chantiers sont traités sur un pied d’égalité. Loin de la politique de deux poids, deux mesures !

Compte tenu de cet accord, en vertu duquel seuls les moins de 45 ans auront droit au recrutement, la tranche d’âge 45-55 ans bénéficiera, quant à elle, d’un montant de 20 mille dinars accordé en guise d’indemnité de sortie. Mais, cela n’est à ses yeux, nullement suffisant. « Cette bagatelle ne peut même pas assurer les conditions d’une vie digne et décente», rétorque-t-il sur un ton aigu. Et, le gouvernement Mechichi va-t-il accorder ses violons, à même de réviser sa copie ?

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