Flambée des prix, hausse vertigineuse, spéculation incontrôlée… Les réactions ne manquent pas pour exprimer le désarroi des futurs acquéreurs, mais également des promoteurs immobiliers en quête de bonnes affaires qui se font de plus en plus rares. Le tassement des prix est désormais palpable, encouragé par l’augmentation du stock d’invendus.
En raison de la crise sanitaire, l’immobilier reste l’un des secteurs les plus sinistrés durant l’année achevée et jusqu’à aujourd’hui. Les prix de vente des biens immobiliers continuent bizarrement à afficher une hausse injustifiable et de surprendre les acquéreurs. « Cette tendance haussière est due à l’augmentation des coûts de construction, à une main-d’œuvre plus chère et une matière première plus coûteuse, surtout avec la dévaluation du dinar tunisien et la hausse du TMM qui est passé de 4.05% avant 2011 à plus que 7%, limitant la capacité d’acquisition sur le marché local », affirme Fehmi Chaâbane, président de la Chambre syndicale nationale des promoteurs immobiliers.
Selon les données publiées récemment par l’Institut national de la statistique (INS), l’indice des prix de l’immobilier a augmenté de 7%, à fin mars 2021, par rapport à la même période de l’année précédente. De même, les transactions foncières ont augmenté durant le premier trimestre 2021 de 16,8%, lesquelles ont touché surtout les terrains constructibles (18,6%) et, à un niveau moins important les appartements (11,8%) et les villas (6,1%).
Les prix de l’immobilier ont augmenté de 2,3%, par rapport au 4e trimestre 2020. Les promoteurs immobiliers ne semblent pourtant pas vouloir s’adapter à ce constat et continuent de proposer des prix à la hausse. La persistance de la crise du secteur de l’immobilier, depuis plusieurs années, s’explique, certes, par un contexte économique défavorable, mais aussi par la timidité des mesures gouvernementales entreprises pour sortir ce secteur de sa léthargie.
Une situation de crise qui découle de plusieurs maux structurels dus à une crise de confiance sur plusieurs niveaux, notamment entre les acquéreurs et les vendeurs, entre les promoteurs et les entreprises du secteur de la construction.
Aujourd’hui, « le risque de baisse des prix est écarté bien qu’un ajustement du marché vers un prix d’équilibre paraît inéluctable. Même si les marchés immobiliers sont considérés comme très complexes, car ne fonctionnant pas comme les autres marchés, la bulle immobilière ne risque pas d’exploser à court terme », expliquent Zouhair El Kadhi et Férid Ben Brahim, consultants financiers de l’intermédiaire en Bourse AFC.
Tarek Thabet
24 juin 2021 à 16:19
Bonjour Najoua, merci pour cet article pertinent.
Le pouvoir d’achat de Biens immobiliers a en effet reçu un coup sévère. Le remède serait d’accélérer la révision des plan d’aménagement des zones où le prix du terrain est encore raisonnable et les accompagner de projets importants d’amélioration de l’infrastructure de transport.