La situation doit changer au plus vite en révisant la répartition des tâches au sein des conseils d’administration et en évitant toute ségrégation à l’égard des femmes.
On constate que le nombre des femmes dans la présidence des conseils d’administration en Tunisie est faible. Ces postes sont souvent détenus par des hommes qui se succèdent d’un mandat à l’autre. Ce point a été soulevé, récemment, lors du colloque annuel de l’Institut tunisien des administrateurs consacré aux conseils d’administration et la place de la femme dans la présidence. Pourtant, les femmes ont atteint un niveau d’instruction et de savoir-faire qui leur permet d’occuper de tels postes. Dans les différentes sociétés publiques ou semi-publiques, des femmes ont fait leurs preuves dans la gestion des affaires courantes et rien ne devrait les empêcher de présider un Conseil d’administration. Pour occuper ce poste, des critères précis doivent être respectés dont ceux qui concernent le niveau d’études et l’expérience. Or, plusieurs femmes tunisiennes remplissent ces conditions et peuvent passer à l’acte immédiatement. Qu’est-ce qui empêche alors l’absence des femmes dans tels postes ? C’est uniquement la mentalité des hommes qui est mise en cause. Notre société étant à majorité masculine au niveau des postes de décision, il n’est pas étonnant de réserver ces postes aux hommes qui sont considérés comme les plus aptes à prendre des décisions et gérer les affaires.
Les femmes sont toujours reléguées au deuxième plan et il est rare de voir des femmes en tant que présidentes de conseils d’administration.
Même avec un diplôme égal à celui de l’homme, la femme est appelée à faire plus d’efforts pour décrocher un haut poste de décision. Elle passe souvent toute sa carrière dans un poste peu important. Il faut souvent recourir aux décideurs bien placés pour qu’ils interviennent auprès du chef d’entreprise afin d’accepter de désigner une femme dans un poste de décision. Pourtant, la femme n’a rien à envier à son confrère et peut même faire mieux et plus vu son expérience et son savoir-faire.
Revoir la répartition des tâches
C’est dire que la situation doit changer au plus vite en révisant la répartition des tâches au sein des conseils d’administration en évitant toute ségrégation à l’égard des femmes. Dès son entrée en fonction dans une entreprise publique ou privée, la femme doit bénéficier des mêmes considérations que celles réservées à l’homme. On constate souvent que la femme, vu sa constitution physiologique, a plus d’avantages que l’homme. Elle se distingue aussi par son assiduité et son dévouement au travail. Elle est capable de rester dans le bureau après les heures réglementaires pour terminer un dossier, finaliser un rapport ou contacter un responsable en utilisant le téléphone, l’Internet et tous les moyens de communication disponibles.
On sait que la femme a aussi, parallèlement à son travail de bureau, d’autres engagements familiaux. C’est elle qui s’occupe des enfants, fait le ménage et entretient sa maison. C’est une tâche ardue qui exige beaucoup d’efforts et de disponibilité. Mais cela ne l’empêche pas d’être toujours au rendez-vous pour s’acquitter convenablement de sa mission au bureau et peut présider un conseil d’administration à la perfection. En fait, quel est le rôle d’un conseil d’administration ? Il tient périodiquement des assemblées ordinaires et parfois extraordinaires pour statuer sur certains points mis à sa disposition comme, à titre d’exemple, l’augmentation du capital, la nomination de nouveaux membres, les modifications des statuts et la prise des résolutions.
La présidente du Conseil d’administration assure l’organisation du débat et répartit les interventions entre les différents responsables. C’est lors de fin d’exercice que sont présentés au cours de l’Assemblée générale ordinaire les rapports moral et financier. Toutes ces tâches pourraient être exercées par la femme qui ne trouve aucune difficulté à mener la barque au bon port.
Une responsabilité à toute épreuve
Ainsi, la femme est capable de présider les conseils d’administration sans faire des erreurs. Souvent, c’est le chef d’entreprise qui préside ce Conseil sans déléguer ce poste à un autre membre de l’entreprise sauf force majeure. Et encore, en cas de force majeure (maladie, départ en mission à l’étranger), c’est un homme qui est souvent choisi pour présider le Conseil. D’où la nécessité de revoir la répartition des tâches en favorisant davantage la femme pour présider le Conseil d’Administration. La Tunisie a formé depuis l’indépendance, grâce à une volonté infaillible du leader Bourguiba, des femmes compétentes dans tous les secteurs et domaines, y compris dans le secteur financier. Ces femmes sont disposées, moyennant des encouragements, à occuper de hauts postes de responsabilité et de faire des prouesses.
Le taux des femmes présidant les Conseils d’administration doit être revu à la hausse au cours de la prochaine étape. Il n’est pas normal ni tolérable que la femme tunisienne reste, au 21e siècle, reléguée au second plan.
La femme tunisienne dispose d’un statut personnel qui la protège et lui donne des droits dans les domaines familial et professionnel dans le cadre de l’égalité et l’équité.
Il est important de changer la mentalité des hommes pour accorder à la femme la place qu’elle mérite.
Ce n’est pas une faveur à fournir à la femme mais un droit qu’elle doit en bénéficier suite à ses études et à son expérience.
Ces qualités lui permettent de présider les conseils d’administration dans les banques, les sociétés commerciales et industrielles et les services. Il faut commencer dès à présent à changer la façon de désigner ces hautes responsables sans faire preuve de ségrégation.
Alain corbiz
26 juin 2021 à 18:31
Présidence ????? : ce n’est pas plutôt Présence