Les indicateurs économiques et sociaux de la Tunisie ont régressé à tous les niveaux depuis une dizaine d’années, suite à une mauvaise gestion des affaires publiques. Certes, des facteurs extérieurs ont aggravé la situation, comme ceux qui concernent la récession mondiale de la demande, ce qui s’est répercuté négativement sur les exportations tunisiennes. Le covid a rendu notre économie encore précaire. Le taux de change a connu une baisse inquiétante et les exportateurs n’ont pu faire des bénéfices conséquents en vendant leurs produits dans les marchés extérieurs. Mais à côté de ces facteurs endogènes, il faut prendre également en compte ceux qui concernent la gestion et la gouvernance internet. Ainsi, la masse salariale a explosé au cours des dix dernières années à la faveur des recrutements massifs dans la fonction publique qui souffre déjà d’un surplus de fonctionnaires. L’Etat est appelé, annuellement, à allouer des sommes faramineuses pour satisfaire les besoins de la fonction et des sociétés publiques qui comptent de nombreux fonctionnaires dont certains n’ont pas une fonction précise et constituent un fardeau pour le budget de l’Etat. Un programme de retraite anticipée et de départs volontaires a été mis en œuvre, mais le problème n’a pas été résolu pour autant dans la mesure où l’on compte toujours un nombre important de fonctionnaires même si l’Etat a suspendu les recrutements dans la fonction publique sauf dans les secteurs stratégiques comme ceux de l’Education, l’Intérieur, la Santé et la Défense. Par ailleurs, la pandémie du covid a montré que notre système de santé est vraiment fragile et vulnérable. Il n’est pas capable de prendre en charge des malades dans un état grave qui réclame de l’oxygène et un lit d’hôpital. Certaines régions sont en détresse, comme celles de Kairouan, de Béja et de Siliana. Des patients à bout de force ont perdu connaissance avant même d’arriver à l’hôpital. Et dire que l’Etat a mis en place, depuis l’Indépendance des hôpitaux universitaires dans presque toutes les régions avec des équipements modernes dont le nombre s’est avéré limité et ne répondant pas aux besoins des citoyens. Au sujet des importations, les équipements médicaux et les médicaments sont une priorité absolue. Encore faut-il trouver les devises pour s’en procurer aux dépens d’autres produits alimentaires. On sait que la Tunisie importe de grandes quantités de céréales pour satisfaire les besoins de consommation car notre production nationale est insuffisante. L’importation des hydrocarbures est également nécessaire compte tenu du déficit énergétique structurel. Et ces importations exigent des millions de dinars dépensés en devises. A cela s’ajoute le remboursement des dettes pour lequel chaque année des millions de dinars sont alloués. Les générations actuelles et futures sont tenues de rembourser ces dettes malgré les difficultés conjoncturelles et persistantes.
Focus Business | Le dernier de la classe
UIB, bilan 2018 et perspectives 2019 : Le business model ajusté