Le centenaire était «gâché», mais à chaque chose malheur est bon, le club doit éviter les égarements du passé pour retrouver son aura.
Cette saison était un véritable calvaire pour le CA et son public : les plus pessimistes n’auraient pas imaginé que leur équipe termine l’aller avec 8 points ! Ça a commencé l’été dernier avec des élections avortées faute de candidats, et un Abdessalemn Younsi qui a usé de son pouvoir pour brouiller les cartes et pour nuire à son club. Younsi est le premier responsable de ce qui s’est passé, lui qui a marginalisé non seulement l’équipe de football, mais toutes les autres sections, avec beaucoup de mensonges et de soupçons sur sa gestion. Il s’en est allé après avoir mis le club au bord du gouffre pour « continuer » ce que son mentor Slim Riahi a commencé il y a des années, soit des dettes, des litiges, de l’improvisation et de l’argent spolié (voire gagné) sur le dos d’un CA asphyxié par une ardoise salée. L’arrivée de Yousef El Almi et son équipe a permis de sauver les meubles avec une forte mobilisation du public qui a injecté plus de 7 milliards. Sur le plan sportif, et malgré des frayeurs, le CA s’est maintenu mais a raté sa finale de coupe qui aurait pu lui donner une autre tournure. L’équipe de Youssef El Almi n’a pas bien expliqué au public l’état des dettes à régler pour lever l’interdiction des recrutements. C’est cela son plus grand défaut. Des dossiers réglés, oui, tels celui des Camerounais, mais encore un montant élevé à payer. Côté revenus pour s’acquitter des dettes, on a continué de solliciter le large public, mais on ne sait pas encore si le contrat de sponsoring légué de Younsi avec la compagnie aérienne tient encore ou non, on ne sait pas encore les détails de l’accord avec Hammadi Bousbii, premier sponsor et bailleur de fonds. L’équipe est sauvée, oui, mais a besoin de renforts si elle compte jouer les premiers rôles. Et pour cela, il faut clore le dossier des dettes de la Fifa au plus vite (où sont les mécènes classiques qui regardent avec passivité ?), et définir des objectifs sportifs et des plans de travail pour redevenir ce qu’on était.
Pas de folies
Le CA et ses dirigeants auraient appris à leur insu qu’ouvrir les portes du club devant des gens peu connus n’ayant pas le profil ni la réputation de commander un club aussi populaire et important dans la société tunisienne était l’erreur à ne plus refaire. L’illusion des gros moyens et des recrutements onéreux a emmené le CA vers ce chaos retentissant. Un club comme le CA, à l’image des grands clubs, a besoin de beaucoup d’argent et d’une assise financière solide, mais a besoin d’idées, de transparence, de bon sens pour savoir gérer de gros moyens. C’est l’enseignement majeur à tirer. En ce moment, des voix pas innocentes essayent de faire revenir le CA aux errements du passé en proposant des joueurs avec de gros salaires. Ce n’est pas le moment, le CA doit assainir sa situation financière et très vite pour se pencher sur le mercato. Plus que les noms, c’est la qualité qui compte, et le plus important les contrats à signer. L’avantage, c’est que l’équipe de Youssef El Almi est avertie : pas de contrats fous, pas de risque financier, et surtout de l’humilité. Ce CA n’a pas les joueurs qui puissent remporter un titre de champion, mais cela ne veut pas dire chercher à alourdir les charges. Il faudra tout d’abord lever l’interdiction des recrutements, et ce n’est pas une chose aisée comme le pensent certains.