Le virus bat son plein et tue bébés, enfants, adolescents, des tranches d’âge autrefois épargnées par les contaminations. Mais la férocité du virus ne semble pas faire peur aux Tunisiens qui préfèrent bronzer en s’exposant au risque de la contamination. Le weekend dernier, des milliers de Tunisiens ont afflué vers les plages, poussés par un mercure à la hausse et encouragés par l’oubli des autorités locales de fermer les accès à la mer. Un geste hautement périlleux et mal contré par les autorités.
La plupart des estivants ne portaient pas de masques et ne respectaient pas les mesures de distanciation sociale, ont confirmé des témoins sur place et les photos qui ont circulé sur les réseaux sociaux.
Les parkings bordant les plages fonctionnaient à plein régime car la fréquentation n’y a pas été strictement interdite, en témoigne la longue file de voitures garées sur les routes longeant les plages.
Des plages qui sont restées ouvertes à la promenade mais aussi à la baignade puisque les autorités locales n’ont pas jugé bon de verrouiller les accès à ces rubans de sable d’or donnant sur une mer azur.
Mais voilà qu’à Sousse, le comité régional de lutte contre les catastrophes naturelles a décrété jeudi un confinement sanitaire général d’une semaine renouvelable dans tout le gouvernorat à partir du 4 juillet 2021 jusqu’au 11 juillet 2021 et a interdit l’accès à la plage de Boujaafar. Ainsi l’accès à la Corniche et la plage de Sousse et Hammam-Sousse, le long de la route touristique, était formellement interdit hier matin, après que les propriétaires de cafés et restaurants se sont engagés à respecter les mesures du confinement général.
Cette décision intervient suite à la découverte du variant indien dans la région, la recrudescence des cas de contamination et la gravité de la situation épidémiologique avec une moyenne de 566.4 contaminations/100 mille habitants à Sousse.
Mais à Tunis, où le taux de contamination a dépassé le seuil toléré (636 cas pour 100.000 habitants) et exige, selon les directives du Comité national de lutte contre le coronavirus, l’application de mesures appropriées, en l’occurrence le confinement général, le bouclage du gouvernorat, le couvre-feu à 20h00 et la limitation des activités commerciales, les autorités n’ont pas vu venir cet afflux massif vers les plages de la banlieue nord durant le weekend. Il a fallu que les citoyens respectueux des mesures se transforment en lanceurs d’alerte en postant les vidéos et les photos des baigneurs à la plage de La Marsa et à celle de Gammarth pour faire sortir de leur sommeil les responsables. C’est ainsi que l’après-midi, des unités de police ont procédé à des rappels aux consignes mais n’ont pas verbalisé les baigneurs. Le maire de La Marsa, en coordination avec le gouverneur de Tunis, Chadli Boualègue, est allé à la rencontre des baigneurs pour leur rappeler la gravité de la situation épidémiologique et les prier d’évacuer les lieux en toute quiétude.