«Nous sommes en guerre contre la pandémie», a indiqué le Chef de l’Etat samedi soir lors d’une réunion tenue avec des cadres militaires et sécuritaires. Pour sa part, le Chef du gouvernement supervise à distance les réunions avec ses ministres, les gouverneurs, les membres du Comité national de lutte contre le coronavirus. Dans le même sillage, le Conseil de la Choura se réunit avec ses cadres et prodigue ses recommandations au gouvernement.
En fin de compte, on se retrouve avec plusieurs acteurs qui traitent la même question sans se parler ouvertement, sans coordination aucune et sans un plan unifié. Les moyens à leur disposition, que ce soit sur le plan de l’arsenal juridique, des équipements disponibles, des ressources financières allouées, des ressources humaines, sont mal employés et ne donnent pas les résultats escomptés.
Sommes-nous à ce point arrivés à un point de rupture où peu importe que des vies soient fauchées, car notre direction politique refuse de s’aligner sur une même position ? On ne part pas en guerre sans stratégie, sans plan et sans une approche globale où seul l’intérêt du pays prime. Encore une fois, nous sommes face à des discours creux sans mesures concrètes. Pourtant, les solutions proposées par des spécialistes et des experts balisent la voie du salut. Mais qui en tiendra compte ? La piste sécuritaire et militaire ne pourrait que traiter la question sur un plan purement réglementaire qui ne ferait qu’exacerber l’humeur déjà maussade des citoyens qui se saignent aux quatre veines pour passer sous les fourches caudines des mesures sanitaires qui ont fait voler en éclats leurs espoirs en des lendemains meilleurs. Ce qui est révoltant dans cette sinistrose ambiante, c’est ce sentiment d’être livré à son sort sur tous les plans : sanitaire, social et économique.
Faut-il avoir plus de corps sur les bras et sur la conscience pour faire ramener notre direction politique à la voie de la sagesse et du bon sens? Nous sommes en guerre oui, mais contre nous-mêmes, pas contre le virus qui trouve dans cette passivité à outrance un terreau fertile pour causer plus de ravages et semer plus de mort.