Relance économique: Créer les conditions optimales pour la sortie de crise

Après plus d’une année très particulière chahutée par la pandémie du covid-19, qui s’est insidieusement incrustée dans notre quotidien, la pénibilité de la situation se mesure à l’aune des ravages qu’elle a causés : une crise profonde, avec en toile de fond une économie laminée et qui peine à se reprendre, des bilans sanitaires dramatiques et une détresse aiguë sociale. Aujourd’hui, sous l’impulsion du Président de la République qui a pris des décisions fortes et salutaires, le pays tente de gérer au mieux cette crise.

Les autorités tentent, vaille que vaille, de maîtriser la situation épidémiologique qui s’est fortement dégradée ces derniers mois, tout en veillant à ne pas ligoter l’activité économique. Bref, la mobilisation est totale. Il faut être aujourd’hui dans la réaction en préparant sérieusement l’avenir et la souveraineté économique et sanitaire.

C’est sous ce prisme qu’il faut se mobiliser tous azimuts pour relancer l’économie via un plan de  sauvetage permettant de retrouver le chemin de la croissance et de la confiance. C’est un plan de relance qui prendra toute la mesure de la période critique que traverse l’économie mondiale et nationale dans le contexte du covid-19. Une feuille de route rigoureusement conçue sera certainement une lueur d’espoir pour les opérateurs économiques dans un climat saturé par les incertitudes. Les opérateurs économiques attendent patiemment des mesures visant autant des objectifs macroéconomiques que des cibles micro-économiques permettant d’irriguer le tissu entrepreneurial. L’objectif étant d’accompagner le redémarrage progressif de l’activité des différents secteurs de l’économie et de créer les conditions propices pour une relance vigoureuse à la sortie de crise.

Préserver le tissu économique

Au premier chef, il importe d’initier un plan ambitieux de relance économique pour permettre aux secteurs de production de se remettre d’aplomb, d’accroître leur capacité à créer des emplois et à préserver les sources de revenus. Il faudrait aussi fixer le cap de ce plan de relance : le soutien et l’accompagnement aux entreprises, les PME en premier lieu. Conscient des contraintes budgétaires, le gouvernement devrait préparer dans un temps record un montage financier mobilisant  tous les moyens disponibles en termes de financements, de dispositifs d’incitation et de mesures de solidarité, en vue d’accompagner ces entreprises qui constituent le maillon central du tissu économique national.

Des financements doivent être injectés dans le circuit économique dans l’espoir de maintenir à flot les entreprises en difficulté et de redémarrer la machine économique sur des bases solides. Créer un nouveau dispositif de financement permettrait aussi de reconstituer les fonds de roulement des grandes entreprises et des PME et de réduire ainsi le niveau de leurs crédits.

Une autre priorité, non moins importante, consiste à apporter un appui aux activités de production, d’accompagnement et de financement des grands projets structurants d’investissement public-privé, en suspens depuis des années. L’appui financier sera amené également à intervenir directement ou indirectement dans le financement de l’économie.

Retrouver la confiance

Le plan de sauvetage doit inscrire dans le marbre les principes, les objectifs et les engagements entre les acteurs de la sphère économique.  C’est un engagement commun et partagé entre l’ensemble des parties prenantes : Etat, partenaires sociaux et économiques. Cette mobilisation devrait constituer une armature pour préserver les entreprises et leurs employés dans ce contexte politique, économique et social difficile.

Pour assurer la relance de l’activité économique dans des conditions optimum, le prochain gouvernement est appelé à s’engager à proposer des projets, nouveaux, structurés et économiquement viables mettant à contribution une expertise avérée dans les différents secteurs à relancer.

Dans le même ordre d’idées, le Conseil des chambres mixtes estime que, pour passer ce cap difficile, sauver la jeune démocratie de toute dérive et préserver le droit et les libertés, il faut engager des réformes urgentes tout en adressant un message rassurant aux chefs d’entreprise, plus particulièrement les investisseurs étrangers qui ont choisi la Tunisie comme site d’implantation. Le Conseil  juge aussi nécessaire  d’agir sans tarder pour créer les conditions optimales pour la relance de l’économie et la restauration de la confiance et la stabilité du pays.

« Cet objectif ne pourra être atteint qu’à travers la mise en œuvre, dans les meilleurs délais, d’une feuille de route claire et consensuelle. C’est un préalable à la restauration de la confiance ». Le Conseil estime également urgent de concevoir des réponses en phase avec les défis actuels auxquels font face les chefs d’entreprise qui ont longtemps souffert de la dégradation de l’environnement des affaires ainsi que des entraves administratives. Il réitère, par ailleurs, la nécessité de faire prévaloir la primauté de la loi dans toutes les mesures prises au cours de l’étape à venir et d’œuvrer pour la relance des investissements directs étrangers en garantissant la protection des droits économiques, sociaux et individuels de toutes les parties prenantes.

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