Un pionnier de l’armée de l’air tunisienne, le colonel Bouraoui Ben Abdallah (Belguith), est décédé hier après un combat contre la maladie.
Il faisait partie de la première génération des pilotes de l’armée de l’air dont le parcours est jalonné de bravoure, de patriotisme et de sacrifices pour son pays. Il a servi sur tous les fronts depuis la fondation de l’armée tunisienne en 1957. Diplômé de Saint-Cyr, spécialité aviation militaire, il a pris part au combat pendant la guerre de Bizerte et a reçu la médaille de l’Evacuation. Il a été aussi décoré des insignes militaires et a obtenu la médaille de la République. Ce pilote chevronné a sillonné le monde à bord de l’Hercule C-130, transportant les différents régiments tunisiens qui ont servi sous le drapeau onusien dans différentes missions de maintien de la paix. Il a été appelé à éteindre les feux de forêt, à évacuer les citoyens sinistrés par les inondations ou à acheminer des aides tunisiennes à des pays frères et amis confrontés à des catastrophes. Il a transporté les différentes équipes sportives dans leurs déplacements en Afrique. L’on ne saurait résumer en quelques lignes le parcours riche et dense de ce vétéran de l’armée nationale. Tous ceux qui l’ont connu assurent que le sourire de ce haut gradé de l’armée ne quitte ses lèvres que pour reparaître plus franc, plus fin et plus séduisant. Son pragmatisme et son habileté à trouver, à attirer et à utiliser les compétences, sa grande maîtrise des dossiers et son aptitude à contrôler l’évolution de ses troupes, forment quelques-uns des atouts qui forcent l’estime. En le côtoyant, on découvre un secret latent de la personnalité de cet homme dont la volonté est constamment tendue vers l’action et la création. Avec son départ, l’armée tunisienne déplore une grande perte. Les ailes du ciel pleurent cet officier hors pair symbole de dévouement et d’abnégation. Adieu mon Colonel, tu resteras à jamais dans le cœur de ceux qui t’aiment.