Ce qui se passe sur la Toile, et précisément sur les réseaux sociaux, est une chose grave : insultes, harcèlement, diffamation, menaces même. Ceci avant le 25 juillet, mais la cadence s’est accélérée tout juste après entre les partisans et les opposants aux décisions prises. En même temps, un lynchage virtuel s’opère contre des adversaires politiques, des accusations graves contre de hauts fonctionnaires de l’Etat et bien sûr les interminables échanges houleux et haineux, voire odieux, où on s’offense avec les termes les plus obscènes. Cela dure depuis des années, cette méprisable machine des réseaux sociaux qui pointe quelqu’un pour le dénigrer, pour l’accuser à tort et à travers et pour lui coller une étiquette de corrompu ou de traître selon ses idées politiques. C’est tellement fort, c’est tellement violent que ce n’est pas gratuit ou spontané. Aujourd’hui, on passe des vrais leaders d’opinion sur les réseaux sociaux aux groupes organisés de diffamation et aussi de manipulation de l’opinion publique à travers des idées, des anecdotes et de l’intox sur la durée pour créer une atmosphère bien déterminée. Cela se passe ouvertement, des gens en souffrent sans qu’il y ait une bonne prise en charge légale pour organiser ce monde virtuel très infl uent dans la vie de l’être humain du 21e siècle. Les textes sont là portant sur la diffamation, mais cela reste sur le papier, tellement le poids des réseaux sociaux grandit. Pis encore, toute tentative de légiférer durement à l’encontre de ces crimes électroniques est bloquée, conspuée au nom de la liberté d’expression. Nous sommes en retard par rapport aux autres nations en matière de cybercriminalité parce que l’impunité domine les esprits. De plus, une grande confusion se fait entre ces dépassements en tous genres et la liberté d’expression.
Cette déferlante de «violence» électronique est une bulle qui grandit et qui risque d’altérer cette naissante diversité politique et ce balbutiant principe de cohabitation. Ceci sans oublier la dégradation morale de la société tunisienne qui s’accentue au fi l des années. Ce qui se dit sur la Toile, se dit dans la rue avec un énorme concentré de haine et de violence.
Une telle situation mérite un débat sociologique pour comprendre où l’on peut aller sur ces réseaux sociaux, et surtout pour réguler les comportements. La loi aussi doit primer, on ne peut plus admettre que ces égarements monstrueux deviennent un fait accompli. Tout le danger est là.
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