
Les écrits de Khaled Hosseini sont au cœur d’une actualité brûlante. «Les cerfs-volants de Kaboul», paru en 2005 chez Belfond et «Mille Soleils Splendides» (Belfond 2007), ont révolutionné la littérature moderne et l’essai. Grâce à son premier livre, l’auteur est installé définitivement au sommet de la littérature internationale parce qu’il nous fait découvrir comme rarement l’Afghanistan des Talibans.
Khaled Hosseini a vu le jour à Kaboul en 1965. Il est fils de diplomates: lui, ainsi que toute sa famille, a obtenu le droit d’asile aux Etats-Unis en 1980. Après un premier livre illustré «Une prière à la mer» qui retrace l’enfer des réfugiés syriens, l’auteur sort son premier roman «Les cerfs-volants de Kaboul» qui fut un succès phénoménal en 2005 et qui a été adapté au cinéma par le réalisateur Marc Forster.
Le roman est un récit fraternel, qui distingue Amir et Hassan, frères de lait, ayant grandi dans deux univers aux antipodes : Kaboul et San Francisco des années 70. L’histoire est sentimentale, familiale, et prend les allures d’une chronique déchirante avec comme fond la tourmente talibane en Afghanistan. Le livre est aussi l’histoire d’une lutte sociale : Amir est fils d’un riche commerçant, Hassan est le fils du serviteur. Les garçons sont proches et partagent une passion commune pour les cerfs-volants.
Ce lien sera brisé soudainement et tout basculera un jour dans le néant… Des années plus tard, réfugié depuis plusieurs années aux Etats-Unis, Amir reçoit un appel du Pakistan l’incitant à rectifier sa bavure.
Une voix lui indiquant qu’«il existe un moyen de te racheter». Un moyen unique qui le plongera systématiquement dans l’enfer taliban et le renverra en Afghanistan… aux sources du mal. Le récit, particulièrement attrayant grâce à son style d’écriture, reste globalement bien construit et dénué de bavardise et de description lourde. Il peut être lu et reçu comme une fable sur le pardon et la rédemption. Le droit de se racheter avec le temps, après un choix cruel et fatidique accompli à une certaine époque de la vie d’un enfant désigné coupable des évènements personnels durs qui se sont déroulés après. La violence décrite dans le livre nous berce en tant que lecteurs et les aspects humains négatifs sont esquissés d’une manière lucide. Ce roman éclaire sur les conditions de la femme et des libertés dans un régime hautement sanguinaire et répressif. «Les cerfs-volants de Kaboul» reste foncièrement l’histoire d’une fratrie, mais également celle d’un pays, d’une culture et d’un peuple aux prises à une guerre sans fin.