L’intensification du contrôle et le renforcement des mesures dissuasives doivent accompagner la sensibilisation et aller de pair toute l’année. Aujourd’hui plus que jamais, il faut « remobiliser les troupes » comme la police de la circulation pour sévir et mettre fin au sentiment d’impunité.
L’Association des ambassadeurs de la sécurité routière, par la voix de sa présidente, Mme Afef Ben Ghenia, lance un appel de détresse sur les derniers événements tragiques survenus sur la route qui ont causé plus de 75 morts ce mois-ci. L’ASR affirme que « les accidents de la route ne cessent de causer des tragédies sociales, des familles endeuillées de plus en plus par la perte subite de leurs chers, des dégâts matériels et corporels enregistrés, des vies perdues… ». Un communiqué publié jeudi 26 août 2021 sur la page Facebook de l’Association retrace tout l’argumentaire de l’ASR. La route, définie comme un lieu de mobilité, est devenue un lieu qui terrifie la majorité des usagers et conducteurs avec 21 morts et 46 blessés enregistrés en seulement 3 jours le week-end dernier. Un bilan qui s’alourdit de jour en jour avec l’allégement des mesures concernant les accidents de la route. Ces derniers peuvent être classés dans la catégorie des accidents et des décès évitables qu’on peut réduire par la prévention, la formation technique, une amélioration matérielle des véhicules et des réseaux d’infrastructures et un changement des comportements. « Cela nécessite une volonté politique pour faire évoluer les choses, car dans le domaine de la sécurité routière, il faut être proactif et anticiper avant que l’accident se produise en prenant des mesures préventives et en intensifiant le contrôle et la sensibilisation afin de responsabiliser les usagers de la route. Les solutions existent mais malheureusement, la sécurité routière n’est pas une priorité dans notre pays. On ne fait que comptabiliser le nombre de morts sur nos routes sans penser à changer le futur ». Par la suite, Ben Ghenia a évoqué de nombreuses failles dans les mécanismes de suivi pour tracer des routes plus sûres et en appelle à l’Etat pour prendre conscience du danger réel et du péril qui menace les générations futures. Elle nous fait savoir que « toutes les catégories sociales et tranches d’âge sont concernées par les accidents de la route. Du reste, les accidents se produisent à tous les moments de la journée, surtout nuitamment, au fur et à mesure que le couvre-feu sera assoupli. Il faut impérativement renfoncer le contrôle routier et la répression pour qu’elle aille de pair avec l’assouplissement des mesures anti-Covid-19 et éviter de nouvelles catastrophes à l’avenir ».
Inadéquation des amendes
Selon les éléments d’une dépêche TAP, on apprend que l’association estime que ce bilan qualifié de “catastrophique” s’est aggravé avec l’assouplissement des mesures de quarantaine et d’interdiction de la circulation. “Les accidents de la circulation en Tunisie continuent de provoquer des drames sociaux, en plus des dommages matériels et physiques, la route devenant un espace où des vies sont sacrifiées”, déplore l’ASR. Il faut savoir que le fléau des accidents de la route est un problème de santé publique et ne doit pas être déclassé dans l’ordre de priorité par rapport à la maladie du Covid-19. Bien au contraire, il faut renforcer le contrôle sur les routes avec une police de circulation plus présente et manifeste qui fera réfléchir par deux fois le conducteur avant qu’il ne se hasarde à un excès de vitesse ou un dépassement risqué. A l’instar de ce qui se passe en Europe où les amendes sont sévères et ont un effet sur les ardeurs des chauffards. En Tunisie, il y a une inadéquation des amendes avec la gravité des accidents de la route et bien plus encore de points à signaler et réviser à l’avenir.
Pour l’heure, les autorités concernées, comme le ministère de l’Intérieur ou de la Santé, sont appelées à œuvrer de concert pour mettre fin à cette hémorragie quotidienne qui menace le présent et l’avenir du pays.
« Les membres de l’Association des ambassadeurs de la sécurité routière lancent un appel de détresse à Monsieur le Président de la République, Kaïs Saïed, afin qu’il accorde une priorité à ce dossier en incitant les instances à accorder l’attention et les efforts nécessaires pour sauver la vie des Tunisiens sur la route », conclut le communiqué de l’ONG qui milite depuis 2013 pour des routes plus sûres en Tunisie.