L’industrie intégrée suppose que plusieurs étapes ont été réalisées dans le domaine du développement et de l’autosatisfaction des besoins du l’industrie en composants divers. Ainsi, cette industrie n’a pas besoin de recourir à l’importation ou à des tiers pour pouvoir fabriquer, à titre d’exemple, un véhicule ou une machine. Cette opération nécessite un niveau de technologie hautement perfectionné et un savoir-faire de haut niveau. Or, aujourd’hui, l’on constate que le taux d’intégration de notre industrie n’a pas atteint le niveau escompté pour diverses raisons.
D’abord, la conception et la réalisation des composants automobiles ou autres sont restées dans une situation stagnante. Le manque d’investissement dans la recherche/développement a laissé plus d’une entreprise dans un état embryonnaire ne pouvant fabriquer ces composants par leurs propres moyens. L’entreprise est obligée, de ce fait, de recourir à l’importation pour satisfaire ses besoins urgents. Il suffit que le fournisseur à l’étranger enregistre une rupture de stock pour que notre entreprise se trouve en arrêt d’activité.
Il est donc urgent de penser sérieusement au renforcement de l’intégration industrielle en comptant sur nos propres moyens pour réaliser des prouesses à tous les niveaux. Cette intégration pourrait présenter aussi un autre avantage dans la mesure où l’on pourrait écouler une partie de la production sur le marché local et une autre sur le marché étranger. Grâce à des partenariats avec les étrangers et notamment allemands, la Tunisie a pu développer le secteur des industries électrique et mécanique en fabriquant des composants divers qui sont exportés massivement vers plusieurs pays.
Une fois cette technologie acquise, notre pays doit compter sur ses propres moyens pour poursuivre cette aventure. En fait, ce secteur est le plus performant en termes d’exportation. Toutes les parties prenantes doivent prendre part à ce travail d’envergure en impliquant les centres techniques dans la recherche et les essais dans le secteur mécanique et électronique pour proposer aux industriels des composants capables d’investir le monde entier. Il s’agit aussi de mobiliser ces milliers d’entreprises qui ont recours à l’importation pour les incorporer dans le programme d’intégration industrielle qui peut rapporter beaucoup de devises.
Notre pays dispose de compétences hautement formées qui peuvent faire la différence et fabriquer ces composants tant recherchés. Encore faut-il leur donner la possibilité de donner libre cours à leur créativité et à leur innovation. A noter que les composants fabriqués jusqu’ici ne représentent qu’une partie infime du potentiel qui peut être exploité à moyen et long terme. Un investissement colossal devrait être consenti par l’Etat pour atteindre les objectifs de la performance et faire des bénéfices.