Considérée comme ville oasienne, avec des montagnes qui se dressent comme un barrage contre le désert de sable pour abriter des oasis, Metlaoui possède de belles perspectives d’un tourisme de montagne qui aurait pu faire de la ville principale du bassin minier une escale touristique pour les amoureux du dépaysement avec un décor de Far west qui ne laisse pas insensible les grands cinéastes.
L’italien Sergio Léone, le metteur en scène des films « spaghetti » (c’est comme ça qu’on surnomme les westerns au pays de la pizza), était tombé sous le charme du décor qui offre un plateau à ciel ouvert. Mais c’est surtout pour son attrait touristique que Metlaoui aurait pu valoir le détour pour les caravanes de touristes empruntant la RN 15 vers la ville des deux printemps Tozeur, pour conférer à ces contrées un tourisme de séjour, même si celui de passage n’offre pas l’infrastructure adéquate. En effet, avec son circuit pédestre, qui peut être un site d’escapade offrant un panorama exceptionnel, les gorges de Thelja sublimes avec leurs roches rouges et roses fissurées par des canyons, ont ensorcelé plus d’un avec ce doute rêveur qui vous renvoie au far West. La légende dit qu’un guerrier a taillé cette faille avec son épée pour créer ainsi un lit pour sa dulcinée. Pour y accéder, les moyens ne se dénombrent pas. Un train pas comme les autres, relie ce lieu culte à la commune. Il s’agit du lézard rouge, construit par la société Dyle et Bacalon (France) en 1910 qui assure la navette avec les gorges de Thelja, classées en 2009 comme une réserve naturelle.
L’attrait touristique de cette région est représenté par les gorges de Thelja, une géométrie de faille coupée au cordeau avec des falaises abritant rapaces et reptiles, qui vous emmènent à des vestiges romains. Un oued serpente la falaise et accompagne la voie ferrée vers les mines.
Le hic, les mines de phosphates jouxtent ce décor et dame nature capricieuse ont légué à la région deux richesses qui ne peuvent cohabiter, même s’il n’y a pas lieu de se hasarder à comparer l’incidence et les retombées. Mais au grand dam de ceux qui ont voulu faire de ce décor de far West un circuit incontournable pour les touristes, ils ont buté sur l’énorme gâchis causé par le phosphate.
Certes, le lézard rouge a permis à ce coin ensorcelant de gagner ses galons d’honneur avant d’en être déchu à cause des soubresauts vécus par la région depuis la révolution du jasmin, mais l’exploitation des phosphates risque de signer l’arrêt de mort de ce vestige, œuvre de la nature. Et, pour cause, l’eau, jadis limpide de l’oued et Claire comme l’eau de roche, s’est noircie à cause des résidus déversés par les laveries suite au lessivage des phosphates et rejetés dans l’environnement. Une solution serait la résolution pour les défenseurs de la nature qui se sont joints à des associations civiles pour « déphosphater » les eaux rejetées des laveries mais leurs propositions sont restées lettre morte. Une idée qui n’a pas eu de suite et fut renvoyée aux oubliettes.
Maghzaoui
31 août 2021 à 17:27
C’est regrettable qu’en Tunisie vous n’avez pas assez de respect pour la nature, du nord au sud et d’est en ouest quel dommage.