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Billet : Le maillon qui manque à la Tunisie

Secouées par une crise sanitaire qui tarde à disparaître, les économies de la plupart des pays battent de l’aile et cherchent par tous les moyens des portes de sortie. Pour y arriver, ces pays misent sur un dispositif très important qui est leur diplomatie économique. La crise du covid a créé un monde nouveau où tout a changé. La diplomatie économique assumera un rôle plus important que par le passé. L’économie mondiale post-covid est entrée  dans une nouvelle ère de restructuration où la diplomatie économique jouera un rôle déterminant pour renforcer certaines alliances et réadapter les stratégies. Durant la période de crise, toutes les économies ont subi les effets de la pandémie : augmentation des dettes, réduction des exportations et des importations, de la production, augmentation du chômage, baisse des investissements…

De par ces effets, de nouveaux paradigmes se sont installés : politiques, économiques, géostratégiques et, avec eux, autant d’opportunités et de défis à relever.  La Tunisie, qui a réagi, tous azimuts, pour prêter main- forte dans la gestion de la crise due à la pandémie et dans sa lutte contre la propagation du coronavirus, a joué depuis quelque temps sur un autre front: la diplomatie sanitaire (l’acquisition des vaccins, d’équipements sanitaires, hospitaliers…). Après avoir réussi dans ce processus,  il n’est plus possible de penser uniquement la diplomatie en termes exclusivement politique ou sanitaire, dans un temps où le pragmatisme économique se fait plus que jamais influent. Les relations amicales entre les nations se conjuguent, aujourd’hui, au sens de relations mutuellement bénéfiques.

La Tunisie doit avoir conscience que  pour une meilleure efficacité de la diplomatie économique, les hommes d’affaires, les banquiers, les industriels et autres acteurs doivent se joindre à l’effort collectif pour mieux représenter et défendre les intérêts du pays à l’étranger. Et ce n’est qu’à travers ces professionnels que le pays sera à même de renforcer sa présence économique à l’international. La conception d’un plan économique et l’esquisse d’une vision claire dans l’action diplomatique sont, ainsi, la réponse à des attentes nouvelles des partenaires de la Tunisie. L’objectif primordial de la diplomatie économique est de préparer les marchés extérieurs aux hommes d’affaires et aux entrepreneurs en leur balisant les pistes et les voies pour s’y introduire,  face au monde nouveau qui s’annonce, où la concurrence économique est de plus en plus rude. Il faudrait donc  se montrer conquérant pour mieux appréhender les marchés qui nous intéressent, pour y exporter, créer des partenariats, ou promouvoir l’investissement.

Si la crise sanitaire a été porteuse de difficultés, elle présente également un grand nombre d’opportunités qui découlent des nouvelles donnes de l’architecture économique mondiale. C’est pour cela qu’il faudrait  créer un réseau diplomatique réactif pour relancer l’économie nationale, favoriser une meilleure intégration de la Tunisie aux chaînes de valeur, multiplier les échanges multilatéraux et gagner la bataille de l’édification d’une économie forte et intégrée dans l’économie mondiale.

A l’ère de la globalisation et des enjeux économiques majeurs imposés par le nouveau contexte international, caractérisé par l’ouverture des marchés et une concurrence de plus en plus rude entre les nations et les entreprises, la diplomatie de notre pays doit concentrer davantage son attention sur les préoccupations d’intérêt économique pour projeter l’image de la Tunisie moderne, ouverte, compétitive et attractive.

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