Accueil A la une Ouverture aujourd’hui à Marseille du congrès mondial de la Biodiversité de l’UICN : Une grand-messe pour freiner la dégradation de la biodiversité

Ouverture aujourd’hui à Marseille du congrès mondial de la Biodiversité de l’UICN : Une grand-messe pour freiner la dégradation de la biodiversité

La dégradation de la biodiversité mondiale et des services écosystémiques s’aggrave à un rythme alarmant. En effet, la biodiversité de notre planète disparaît à un rythme galopant puisque la taille moyenne des populations de vertébrés sauvages a décliné de 68%. Autrement dit, en moins d’un demi-siècle, « les effectifs de plus de 20 000 populations de mammifères, d’oiseaux, d’amphibiens, de reptiles et de poissons ont chuté des deux tiers ». Le bien-être de plus de 3,2 milliards de personnes à travers le monde a été impacté négativement et la santé des populations humaines en pâtit. Sans compter l’impact négatif indéniable sur l’économie mondiale.

Le congrès mondial de la nature de l’Uicn qui s’ouvre aujourd’hui, vendredi 3 septembre, à Marseille est le baromètre de l’état de la biodiversité dans le monde. Une délégation tunisienne de haut niveau participera aux travaux du congrès pour tracer les contours des grandes orientations au niveau national et international pour les années à venir.

Le sommet, qui mettra en conclave le monde des scientifiques, des ONG, des autorités territoriales et des entreprises du secteur public et privée, aspire à freiner la dégradation de la biodiversité par des actions concrètes sur terrain.

Le congrès qui a lieu tous les quatre ans et réunit d’habitude plus de 50 000 personnes, se tient cette année sous un format hybride. Bien que la participation en présentielle ait été strictement réduite à cause de la pandémie de Covid,  c’est 1 400 organisations mondiales et 15 000 experts de très haut niveau, qui y prendront part. L’objectif est de promouvoir les solutions que la nature apporte pour relever les défis actuels de notre planète.

Un rapport alarmant

Selon le rapport de la plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (Ipbes) publié en 2019, le constat est effarant : la dégradation de la biodiversité mondiale et des services écosystémiques s’aggrave à un rythme alarmant. Ce constat est confirmé par le rapport 2020 du Living Planet du WWF qui indique que la biodiversité de notre planète disparaît à un rythme galopant. En effet, selon l’IPV (Indice Planète Vivante), entre 1970 et 2016, la taille moyenne des populations de vertébrés sauvages a décliné de 68%. Autrement dit, en moins d’un demi-siècle, « les effectifs de plus de 20 000 populations de mammifères, d’oiseaux, d’amphibiens, de reptiles et de poissons ont chuté des deux tiers ». La perte de biodiversité et des services écosystémiques affecte, selon le même rapport, 3,2 milliards de personnes à travers le monde et impacte négativement le bien-être et la santé des populations humaines auxquelles s’ajoute un impact indéniable sur l’économie mondiale. En cause la destruction de l’environnement, comme la déforestation, l’agriculture non soutenable, la pollution, les changements climatiques, le commerce illégal d’espèces sauvages et les espèces exotiques envahissantes.

Les participants à ce conclave de plus d’une semaine vont travailler main dans la main, à Marseille, pour parvenir à une nouvelle feuille de route qui pourrait aider les gouvernements à agir, d’une manière urgente, pour  freiner le déclin accéléré de la biodiversité mondiale.

Biodev 30

En Tunisie où conserver la diversité d’écosystèmes composé de 1.3 million d’hectares de forêts, de steppes, d’agrosystèmes, d’oasis et de zones humides, dont 256 zones naturelles et 866 zones artificielles et zones côtières à richesse floristique et faunistique, il est nécessaire de mobiliser les financements au service d’une feuille de route qui vise à renforcer, d’ici à 2030, la résilience de la biodiversité nationale face aux changements climatiques de manière à ce qu’elle soit à l’abri des menaces, conservée et gérée de manière à contribuer durablement au développement socioéconomique du pays.

En effet, la mobilisation de ces ressources sera allouée à la poursuite des efforts en matière de réduction du rythme de l’appauvrissement des éléments constitutifs de la biodiversité au niveau des écosystèmes, espèces et diversité génétique. Il s’agit aussi de promouvoir l’utilisation durable de la diversité biologique, la réduction des principales pressions qui pèsent sur elle, exercées par les pressions anthropiques, les espèces exotiques envahissantes, les changements climatiques et la pollution. Il s’agit notamment de la destruction et la fragmentation des habitats, notamment en milieux forestiers et steppiques, la pollution de l’air, du sol et des eaux douces au niveau des côtes et des agrosystèmes et la surexploitation des ressources animales et végétales terrestres et marines outre l’intrusion des espèces exotiques envahissantes.

Pour renverser la vapeur, il est primordial de préserver les écosystèmes et de mettre en avant les services rendus par leur biodiversité. A cet effet, la protection des connaissances, innovations et pratiques traditionnelles et le partage juste et équitable des bénéfices découlant de l’utilisation des ressources génétiques, ne peut se rejaillir positivement sur cette biodiversité.

Cela dit, cette participation représente l’opportunité d’avoir un échange avec les représentants de 16 pays membres de l’initiative « Biodev 30 », sur un projet pilote financé par l’Agence française de développement (AFD), coordonné par Expertise France et mis en œuvre par le WWF, durant deux années (2020-2022). Il s’agit notamment d’une occasion pour exposer la Stratégie et le plan d’action nationaux pour la biodiversité 2018-2030, qui développent 5 priorités nationales déclinées en 15 objectifs stratégiques, 40 objectifs cibles et 48 actions à mettre en œuvre d’ici 2030.  

Il est à rappeler que les membres de l’Uicn ont adopté plus de 1 300 résolutions et recommandations depuis 1948 à l’instar de la Stratégie mondiale de la conservation (1980) : pollution sonore sous-marine, gestion intégrée de l’eau, du plan Sauver la Planète (1991),  de la Convention sur la diversité biologique (1992), de la Convention sur le commerce international des espèces menacées d’extinction (Cites 1974), de la Convention de Ramsar (1971), sur la gestion des écosystèmes et de l’instauration du concept de développement durable ; biodiversité & conservation urbaine ainsi que les changements climatiques.

Soit autant de décisions sur des questions de conservation majeures qui seront renforcées lors de ce  congrès en vue de mettre l’accent sur les actions concrètes à engager d’ici 2030, pour freiner le déclin de la biodiversité.

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