Les membres des syndicats de l’enseignement primaire et secondaire ne semblent pas mesurer le degré d’exaspération des parents à propos des menaces de boycott de la rentrée scolaire. Apparemment, ces gens vivent hors du temps et ne se préoccupent guère des contraintes sociales que connaît notre pays et des enjeux qui en découlent.
D’ailleurs, personne n’attend rien de positif de leur part. L’annonce faite par eux concernant des mouvements de perturbation de l’année scolaire et, particulièrement, de la rentrée elle-même montre bien qu’ils ne sont pas du tout près de se ranger du côté de l’intérêt des élèves, de leurs parents et du pays. Leurs agissements sont toujours les mêmes depuis des années. Il ne se passe aucune saison scolaire sans qu’ils créent des difficultés et troublent le parcours de nos enfants par des demandes qui n’ont pas de fin.
Pourtant, ils évoquent souvent leur sens des responsabilités et leur attachement à l’intérêt de l’élève. Dans la pratique, il n’en est rien.
Affirmer aujourd’hui qu’un boycott de la rentrée est imminent, c’est tout simplement irresponsable. Quelles que soient les revendications, il n’est pas logique de recourir à cette arme destructrice. Oublie-t-on que notre école a connu durant deux saisons scolaires des difficultés liées à la pandémie du covid-19 ? Savent-ils (ces gens des syndicats) que des retards énormes ont été enregistrés au cours de cette période et qu’il est, quasiment, impossible de les rattraper ? Les questions sont nombreuses, mais nous savons que ces «syndicalistes» n’en ont cure. Pour eux, ce qui compte c’est marquer des points contre X et Y en se livrant à une fronde contre la Centrale syndicale en vue de desseins électoraux.
Or, ce n’est pas ainsi que les vrais syndicats agissent. La situation actuelle exige des sacrifices de la part de nous tous. Car il ne faut pas oublier que la Tunisie passe par une phase éminemment décisive qui demande que l’on resserre les rangs et que l’on s’investisse beaucoup plus dans des actions citoyennes nobles.
Quand on entend des «responsables» de la Fédération générale de l’enseignement de base affirmer qu’il y aura un boycott de la rentrée scolaire, on ne peut qu’en être choqué. On se demande dans quelle planète ils vivent. En effet, n’importe quel être humain sait que notre pays est dans une situation critique qui ne souffre aucun écart, mais qui exige, au contraire, une véritable adhésion populaire. Tout le reste peut attendre. Les interminables revendications syndicales sont, en fin de compte, le cheval de Troie qui permet à certaines personnes de mettre des bâtons dans les roues de ceux qui veulent travailler et aller de l’avant. Il s’agit de conflits d’intérêt intra-syndicaux qui n’ont rien à voir avec notre système éducatif. Malgré tout, c’est ce système qui est visé en premier.
Cette hargne de la part du syndicat à vouloir perturber la rentrée scolaire n’a pas obtenu l’aval de la direction de l’Ugtt. Le SG de celle-ci a manifesté, clairement, son refus de toute mesure visant à boycotter la rentrée des classes. Il a expliqué qu’une telle action serait inappropriée dans la conjoncture actuelle. Mais il semble que du côté de la Fédération de l’enseignement de base on ne l’entend pas de cette oreille. Car la machine est déjà mise en branle pour adopter de telles décisions dans les prochains jours, selon plusieurs responsables.
Le ministre de l’Education, lui aussi, en appelle à la responsabilité des différents acteurs.
Ces appels seront-ils entendus ? On l’espère, bien qu’il reste, encore, des doutes sérieux.