Nos amis les animaux ne sont pas que de simples compagnons joyeux et affectueux. Ils nous apaisent et nous stimulent, parfois même ils nous soignent.
Psychologues et comportementalistes ont étudié les effets des chiens, chats, perruches ou chevaux sur notre humeur. Les résultats sont probants : amélioration de l’estime de soi, baisse du stress et renforcement du lien social.
Vu que le statut de l’animal a évolué tout au long de notre histoire, tout d’abord domestiqué à des fins utilitaires, l’animal a pris sa place à côté de l’homme pour lui tenir compagnie jusqu’à être intégré dans la famille.
Un lien affectif s’est donc créé entre l’animal et l’homme, suscitant une relation qui apparaît aujourd’hui comme un véritable phénomène de société.
Le nombre d’animaux de compagnie n’a cessé d’augmenter ces dernières années dans les foyers tunisiens et spécialement pendant la période de confinement suite à la crise sanitaire du covid. Les Tunisiens se sont intéressés davantage aux animaux de compagnie : chien, chats, perruches, tortues, lapins nains…vu leurs apports psychologiques. Ils sont une source formidable de soutien émotionnel et social.
Les propriétaires d’animaux domestiques se sentent mieux physiquement et mentalement que des personnes sans attache animalière. De manière générale, les amis des animaux sont plus consciencieux, plus extravertis, moins craintifs et moins anxieux.
Des propriétaires ont fait leurs témoignages concernant leurs relations spéciales avec leurs animaux de compagnie :
Rawia, 31 ans, spécialiste en communication
Je voulais toujours avoir un animal de compagnie. Et pendant la période de confinement, j’étais confinée pendant deux semaines chez des amis qui avaient un chat et vu qu’avoir un chat est plus facile à gérer qu’un chien, j’avais une grande envie d’en adopter.
J’ai commencé alors à chercher sur les pages facebook des associations d’animaux, et dès que j’ai vu les photos de «Carotte», mon chat actuel, c’était le coup de foudre.
Carotte, dès sa venue, n’avait que deux mois, a apporté une très belle énergie à la maison.
Au fil du temps, il est devenu comme mon fils, et même quand je passais par des moments difficiles financièrement, l’achat de sa nourriture et de sa litière ainsi que ses soins vétérinaires passent avant tout. Avoir un animal de compagnie est une responsabilité qu’il faut assumer jusqu’au bout.
Maintenant, Carotte m’apporte beaucoup de joie et de bonne humeur à la maison.
Il s’est habitué à vivre dans un appartement, il a tout dont il a besoin. On joue beaucoup pendant mes moments libres et il est épanoui.
Wassim, 27 ans, entrepreneur
J’ai toujours été impressionné et passionné par les chiens depuis mon jeune âge.
A l’âge adulte, j’ai décidé d’adopter «Xena», mon premier berger allemand, Xena a eu deux chiots : «Tyzon» et «Aziza».
Bien que j’aie trois chiens, j’ai adopté «Blacky», un berger allemand noir quand elle avait deux ans car j’ai vu qu’elle n’était pas très épanouie dans son ancienne famille. Et je vais vous raconter son histoire qui est assez spéciale :
J’ai eu Blacky quand elle avait deux ans et elle était gestante. Quand elle a mis bas, elle a perdu son seul bébé, et depuis ce triste événement, elle a vécu des problèmes comportementaux, elle a commencé à tourner autour de sa queue et la mordre jusqu’au sang, à tourner en rond et elle a développé un caractère anxieux: elle aboyait tout le temps, devenait agitée et agressive avec les membres de ma famille et mes trois autres chiens.
Vu les dégâts de ce problème d’anxiété, j’ai beaucoup lu sur les forums internationaux pour les chiens et j’ai découvert que ce genre de problème se traite avec la thérapie comportementale. Et heureusement que j’ai trouvé le contact de «Dr Inès Ben Amara», médecin vétérinaire, avec qui on a commencé une thérapie comportementale.
On est parvenu à une guérison complète de ce problème d’anxiété chez Blacky un mois après la troisième séance, et la transformation était spectaculaire.
Maintenant, Blacky est redevenue une chienne très sociable et beaucoup moins anxieuse, elle a maintenant un comportement tout à fait normal, ce qui m’a beaucoup soulagé. Ma relation avec Blacky s’est renforcée, elle est devenue mon chien préféré.
Alia, 33 ans, chirurgienne
Depuis ma tendre enfance, on avait toujours des animaux de compagnie qui vivaient dans la ferme de mes parents dans la région de Sfax. Et je me souviens encore du chien berger belge «Rex» qui égayait mes journées.
Je me suis installée à Tunis pour mes études puis mon travail, et j’ai toujours eu l’idée d’avoir des animaux de compagnie et de leur fournir assez d’espace. De mon point de vue, avoir une maison avec un jardin était primordial pour que je puisse adopter des chats et des chiens.
Mon premier animal de compagnie est «Quantique», un chat de gouttière, c’est mon mari qui l’a récupéré de la rue, il était dans un sale état et il l’a suivi. Du coup, il l’a ramené à la maison.
Quantique est très gentil mais il a un caractère assez particulier : il ne veut pas sortir et il a peur de tout. Ce qui m’a poussée à me documenter sur le comportement des chats pour pouvoir l’aider à diminuer sa peur excessive. Et quand on a déménagé, on a fait très attention pour qu’il ne stresse pas. Quantique a maintenant 6 ans et il ne peut plus vivre sans nous et vice versa, c’est une relation assez spéciale et on se sent ses protecteurs.
«Catso» est notre deuxième chat et l’histoire de son adoption est assez amusante : on faisait la fête à la maison, il y avait plein d’invités et soudain j’ai aperçu un chat sur le canapé en train de dormir tranquillement malgré le bruit et qui n’avait pas peur des gens.
Par une nuit d’hiver, j’ai entendu un couinement devant la maison, je suis sortie et j’ai trouvé un petit chiot dans une flaque d’eau qui tremblait, tellement il avait froid. Sans réfléchir, je l’ai fait entrer à la maison, je lui ai fait une douche chaude, traité contre les puces et les poux, donner à boire du lait, il avait à peine un mois. Le lendemain matin, j’ai cherché dans le quartier s’il avait une maman et une fratrie mais en vain, c’était un chien abandonné. Je n’avais pas choisi d’avoir un chien en ce moment, mais c’était plus fort que moi et on l’a adopté. On l’a appelé «Nougat», c’est un chien croisé.
Et l’histoire d’amour a commencé avec Nougat, notre relation est fusionnelle, je le considère comme mon propre fils, il me réconforte, il m’apporte un sentiment de sécurité à la maison quand je suis seule, il est très protecteur et très joueur; de plus, la cohabitation avec les chats se passe très bien. On ne rate jamais le rituel de la balade quotidienne, c’est un vrai bonheur pour nous deux et ça lui permet de se défouler.
Sans oublier bien sûr tous les soins vétérinaires : la vaccination, la stérilisation… qui sont primordiaux pour avoir des animaux de compagnie épanouis et en bonne santé.
Après toutes ces belles histoires et quelles que soient les conditions, un propriétaire ne se consolera jamais de la perte de son animal.
Bien plus qu’un animal de compagnie, il est devenu un membre de la famille à part entière qu’on aime de tout notre cœur. Inévitablement, faire face à son décès provoque un immense chagrin qu’il faut savoir appréhender pour pouvoir le surmonter et faire son deuil.
Se sentir triste, choqué ou seul est une réaction normale suite à la perte d’un animal de compagnie tant adoré. Le fait de manifester ces sentiments ne signifie pas qu’on est faible ou que nos sentiments sont déplacés ; cela signifie simplement qu’on fait le deuil d’un animal qu’on aimait, et on ne doit pas en avoir honte.
Pour une véritable guérison, il est nécessaire de faire face à notre chagrin et le gérer.