Habib Hmima est décédé hier à l’âge de 70 ans des suites d’une longue maladie. Il a été inhumé au cimetière d’El Jellaz. Il est allé rejoindre le panthéon aux côtés de feu Bechir Manoubi et Mouldi Chaerat. Photographe fétiche de nombreuses stars du sport tunisien et de vedettes du monde des arts et de la culture, personne n’échappe à l’œil aiguisé de Habib Hmima. Tout le monde dans le domaine de la photo le considère comme une référence, comme un témoin.
Depuis l’épopée de l’Argentique, il n’a cessé de capturer l’instant, les secondes intimistes, précieuses et rares, depuis les plus petits aux plus grands… tout simplement. C’est que pour Habib Hmima tout le monde est important.
Simple, discret, sociable et convivial, Habib Hmima a délaissé une carrière d’assureur au profit de la photographie. Il avait fait ses débuts dans les années 70 au journal La Presse avec lequel il garde un lien indéfectible.
Mais, Habib Hmima, poussé par sa fougue avant-gardiste, son intrépidité, son sens de la créativité et du contact, désirait voler de ses propres ailes, toujours selon ses propres règles. C’est comme ça qu’il fonda l’agence Hmima. Par passion pour son métier, il adore innover. C’est lui qui avait introduit le téléobjectif dans les stades tunisiens.
Pour ramener de l’image, avec son Canon ou ses reflex Nikon F, Habib Hmima était capable de tout, d’aller puiser au bout de son énergie comme de son imagination. Il trouvait la force de déclencher, d’aller au plus près, de côtoyer le détail à 35mm. Il photographiait dans l’urgence, presque instinctivement. Cet instinct de photographe, ce pur et admirable talent. Très vite, il a essaimé ce virus de shooting photo à ses frères Abderrazek, Ridha, Mokhtar, Mohamed Ali et à son fils Haykel, qui, appareils photos en bandoulière, partaient chaque jour à l’assaut des meilleurs clichés. Ainsi est née l’école Hmima. Mokhtar, notre collègue à La Presse, en est le gardien du temple.
Aujourd’hui on regarde encore les photographies de Habib Hmima avec la même émotion. Mais au-delà de l’objectif de son appareil, Habib Hmima est surtout un œil, un regard empli de compassion et d’humanité.