
Les similitudes qui existent entre la Tunisie et l’Etat insulaire, notamment dans plusieurs secteurs comme le pharmaceutique, le numérique, l’agroalimentaire et les industries mécanique et électrique, constituent un atout indéniable pour approfondir les liens entre les opérateurs économiques maltais et tunisiens.
Renforcer les liens économiques entre Malte et la Tunisie, pour que les opérateurs économiques tunisiens et maltais puissent tirer profit des atouts singuliers respectifs des deux pays, ne serait, à coup sûr, qu’à l’avantage des deux économies. En effet, l’Etat insulaire et la Tunisie peuvent avoir un partenariat gagnant-gagnant très important dans la région, étant donné leurs similitudes mais aussi leurs positionnements stratégiques dans la Méditerranée. C’est ce qu’a souligné, en somme, Tarek Cherif, président de l’organisation patronale Conect, lors de l’ouverture du webinaire «Promouvoir l’investissement entre la Tunisie et Malte» qui a été organisé en partenariat avec l’organisation maltaise d’assistance aux entreprises «Malta Entreprise». Ont pris part à l’événement, Simon Pullicino, l’ambassadeur de Malte en Tunisie, Yassine El Oued, l’ambassadeur de la Tunisie à Malte, Abdelbasset Ghanmi, directeur général de la Fipa ainsi que les représentants de «Malta Entreprise». Le webinaire était une occasion pour présenter les atouts et les secteurs compétitifs phares des deux économies respectives. La manifestation a, ainsi, permis aux dirigeants d’entreprises tunisiennes et maltaises participantes d’avoir un large éventail d’informations pour leur développement sur le marché bilatéral.
Des similitudes qui font le lit d’un renforcement des liens
Dans son mot d’ouverture, Cherif a souligné que Malte est un exemple de réussite à dupliquer. «Je pense que cette réussite, on peut la partager ensemble non seulement pour nos marchés mais je pense aux marchés de proximité», a-t-il ajouté. Le président de la Conect a noté, à cet égard, que, compte tenu de leurs grandes relations, Malte et la Tunisie ont de grands relais en Libye, un pays qui est en train de se reconstruire. Il a également évoqué la possibilité d’étendre le partenariat avec l’Algérie, étant donné les bonnes et solides relations entretenues entre la Tunisie et son voisin. «Je pense que Malte et la Tunisie sont complémentaires.
On n’est pas du tout dans une situation de concurrence. Nous devons fructifier et développer notre partenariat », a-t-il renchéri. Cherif a, en outre, mis l’accent sur les similitudes entre les deux pays qui peuvent faire le lit d’un partenariat encore plus approfondi et plus étroit. «Malte a fait un grand progrès économique. La Tunisie est en grande transformation démocratique et économique. Ce sont deux pays qui ont de grandes similitudes dans un certain nombre de secteurs», a-t-il affirmé dans ce sens. Cherif a précisé que le renforcement des liens entre les deux pays, notamment à travers l’identification des secteurs et des vecteurs qui les rapprochent, est la mission qui incombe, avant tout, aux patronats et aux institutions d’appui aux entreprises comme la Fipa et «Malta Entreprise». «A nous de saisir les occasions pour que les opérateurs se connaissent, se visitent et pour que les structures d’appui, de part et d’autre, puissent les soutenir et pallier les difficultés qu’ils rencontrent un peu partout», a-t-il noté.
Des secteurs comme le pharmaceutique, le numérique, l’agroalimentaire et les services financiers sont des secteurs clés qui peuvent être boostés et fortifiés grâce au partenariat entre les opérateurs maltais et tunisiens. «Je pense qu’un accord entre Malta Entreprise et Conect est utile. Il nous permettra de faire en sorte qu’à l’avenir, les relations entre Malte et la Tunisie soient beaucoup plus fortes et plus fructueuses pour nos entreprises», a-t-il conclu.
De son côté, Simon Pullicino a, en somme, mis l’accent sur l’importance de la proximité géographique, mais également le rapprochement culturel entre les deux pays. Il a souligné la nécessité d’approfondir les relations bilatérales déjà existantes.
Yassine El Ouad a souligné l’impératif de favoriser le travail des hommes d’affaires. Il a ajouté qu’outre le développement des échanges commerciaux, il est question d’approfondir et de développer davantage les relations économiques entre les deux pays.
Les secteurs qui font florès
Lors du webinaire, deux présentations des secteurs compétitifs des deux économies respectives ont fait l’objet des interventions du directeur général de la Fipa et des représentants de «Malta Entreprise». Malte est une économie ouverte et résiliente. Avant la crise du covid, le pays, membre de l’Union européenne, enregistrait une croissance de 6,4% par an. En 2020, alors que le monde entier plongeait dans une récession économique sans précédent, l’Etat insulaire a fait une croissance de 4,2%. C’est la 13e économie la plus ouverte sur un total de 75 nations, fait-on savoir. Il existe des similitudes entre la Tunisie et Malte au niveau des secteurs compétitifs clés, puisque le pays mise sur les industries manufacturières, notamment l’industrie des composants automobiles, électroniques, mécaniques et aéronautiques. Le pharmaceutique et le numérique font florès à Malte comme en Tunisie. Les services financiers demeurent le fleuron de l’économie maltaise. Ils représentent 13% du PIB, emploient 10 mille personnes. Le secteur a accusé une croissance de 25% par an sur la dernière décennie. « Malte figure parmi les centres financiers européens. C’est le point d’entrée privilégié vers l’UE», a-t-on précisé. La Tunisie se targue, quant à elle, d’être le premier pays africain en matière de réalisation des objectifs de développement durable. Un classement très important pour l’image du pays à l’étranger.