Que faut-il retenir ou comment appréhender la séance de travail tenue, jeudi 30 septembre dernier, entre le ministre des Affaires religieuses, au siège du département, d’une part, et une délégation syndicale de haut rang constituée de deux secrétaires généraux adjoints et du secrétaire général de la Fédération générale des affaires religieuses, d’autre part ?
Au menu de cette rencontre : l’examen des revendications contenues dans la motion issue de la réunion en date du 9 septembre 2021 de la commission administrative sectorielle des affaires religieuses.
Et au-delà de l’ambiance de sérénité et de compréhension mutuelles dans laquelle s’est déroulée cette rencontre de négociations, comme l’ont souligné les deux secrétaires généraux adjoints de la centrale syndicale ouvrière, Monaem Amira et Samir Cheffi, le message à retenir, pour beaucoup d’observateurs et d’analystes suivant à la loupe les développements de l’actualité, se produisant à un rythme de plus en plus soutenu, sur les scènes politique et sociale depuis l’avènement de la dynamique du 25 juillet dernier, n’est-il pas d’enregistrer le retour du dialogue entre l’Ugtt, représentée par deux SG adjoints, et le patron des syndicalistes exerçant au ministère des Affaires religieuses et le ministre épaulé par un groupe composé de cadres du département.
Un message qui puise son importance et sa dimension chargée et significations particulières dans le climat général qui marque le paysage politique national depuis l’éclatement du processus du 25 juillet, renforcé par celui du 22 septembre.
Ce paysage, est-il besoin de le rappeler, se caractérise essentiellement par cette ambiance de méfiance, de doute et de scepticisme qu’expriment quotidiennement, quant à l’avenir de la Tunisie, ceux qui continuent à mettre en cause — en dépit de toutes les garanties affirmées et réaffirmées par le Président de la République —, les mesures exceptionnelles du 25 juillet et dénoncent aussi les dispositions transitionnelles contenues dans le décret 117 en date du 22 septembre dernier.
D’aucuns riposteront qu’une rencontre de négociation sectorielle ne peut constituer un témoignage ou une preuve sur le retour à la normale des rapports gouvernement-organisations de la société civile, plus encore avec l’Ugtt, dont les leaders se sentent écartés injustement de ce qui sera entrepris pour l’édification de la Tunisie post-25 juillet.
Il reste, cependant, à reconnaître que les retrouvailles Ugtt-gouvernement, ce jeudi 30 septembre, ne peuvent augurer qu’un début de reprise du dialogue et de la concertation qui ont toujours caractérisé les rapports entre les deux partenaires.