Le secteur du tourisme a été la première victime collatérale de la crise sanitaire. Des annulations multiples, des avions cloués au sol et des recettes en chute libre sont devenus le quotidien amer des hôteliers, des agences de voyages et autres opérateurs du secteur touristique. Après une année 2020 extrêmement difficile et un exercice 2021 en demi-teinte, les regards se tournent vers 2022 qui pourrait être l’année de la reprise. Même si la situation sanitaire impose de rester vigilant, plusieurs facteurs redonnent de l’espoir aux professionnels du secteur. Il y a, d’une part, la réussite de la campagne de vaccination anti-covid qui a atteint ses objectifs, la levée des restrictions sanitaires dans certains pays, et, d’autre part, le retour de la croissance et la reprise des activités économiques dans plusieurs pays.
Autant dire que le secteur a besoin aujourd’hui d’une stratégie de relance forte et dotée de moyens suffisants, une volonté des pouvoirs publics et une mobilisation de tous les acteurs pour permettre à l’industrie touristique tunisienne de survivre, de renouer avec la croissance et de retrouver sa place dans l’économie nationale.
Dans son message à l’occasion de la Journée mondiale du tourisme, célébrée le 27 septembre dernier, l’ONU indique que malgré un léger sursaut au mois de mai 2021, l’apparition de variants du covid-19 et le maintien des restrictions font que le tourisme interne se relève plus rapidement que les voyages internationaux, notant que les conséquences de la pandémie sur le tourisme pourraient entraîner une perte de plus de 4.000 milliards de dollars pour l’économie mondiale, alors que les experts du tourisme ne s’attendent pas à retrouver les niveaux d’arrivée antérieurs à la pandémie avant 2023 ou même plus tard.
La crise sanitaire était à juste titre une occasion de repenser l’avenir du secteur du tourisme. Son redémarrage va aider à enclencher la reprise et la croissance de l’économie nationale. En parallèle, les professionnels du tourisme ont veillé, durant la saison estivale écoulée à la promotion du tourisme intérieur qui, pour eux, a sauvé la saison touristique 2021.
En effet, l’affluence des touristes locaux était importante, notamment dans les zones balnéaires, au Sud, également à Djerba, Zarzis, et au Sahel à Mahdia, Monastir, avec une capacité d’accueil de 50% dans les hôtels.
Le ministère de tutelle a aussi fait état d’une hausse du nombre de nuitées de 8,2%, durant les 8 premiers mois de l’année 2021, pour atteindre 4,8 millions de nuitées. Cette hausse a été stimulée par le tourisme intérieur, vu que le nombre de nuitées des résidents a augmenté de près de 20% (à 2,8 millions de nuitées), contre une légère baisse des nuitées des non-résidents de -4,7%.
En attendant la confirmation du retour à la normale ou du moins au même niveau d’activité avant la crise sanitaire, toutes les destinations touristiques phares dans le monde se positionnent et se préparent intensément au retour des touristes. Le tourisme interne demeure, certes, une carte à jouer pour sauver le secteur en pleine période de crise.
Dans ce contexte, et pour la saison hivernale, le ministère de tutelle doit penser au lancement d’une campagne de promotion du tourisme interne qui intervient à un moment important pour la relance de l’activité touristique du pays. Un moment d’autant plus crucial que les professionnels du secteur ont émis le besoin d’une campagne forte pour assurer la prochaine saison estivale 2022.
Afin de réussir la relance, tous les acteurs du tourisme ont leur rôle à jouer. Dans ce schéma, les régions peuvent contribuer grandement à améliorer l’offre touristique. La finalité étant de plancher sur la redéfinition de la stratégie de promotion des régions et leurs spécificités. Dans cette perspective, l’objectif étant de doter chaque région de «Kit Brand» complets qui vont de la plateforme marketing, produit basé sur l’offre touristique unique, jusqu’à la production de contenus pour le digital, les réseaux sociaux, la TV, la radio, la presse écrite, etc.