
«Hakka Distribution» a programmé une séance spéciale tout au long de cette semaine, consacrée au court métrage d’Anissa Daoud «Le Bain», qui avait fait la tournée des festivals, comme le «Cinemed», «Gabès Cinéma Fen», en passant par Cannes et El Gouna, suivi par le long métrage en date de Céline Sciamma «Petite Maman» de 72 min, au titre anodin, mais au contenu épais.
Céline Sciamma revient avec un long métrage tout aussi marquant que le dernier. Après le romanesque «Portrait de la jeune fille en feu», la réalisatrice opte pour un tout autre univers cinématographique, axé sur une histoire d’amitié juvénile entre deux fillettes. Le pitch, tel le résumé d’un conte pour enfant, cache pourtant un récit sur grand écran d’une grande sensibilité.
Nelly a huit ans et vient de perdre sa grand-mère. Elle part avec ses parents vider la maison d’enfance de sa mère, Marion. Nelly est heureuse d’explorer cette maison et les bois qui l’entourent où sa mère construisait une cabane. Un matin, la tristesse pousse sa mère à partir. C’est là que Nelly rencontre une petite fille dans les bois. Elle construit une cabane, elle a son âge et elle s’appelle Marion et c’est sa petite maman…
Point de départ d’une relation, qui vient d’éclore dans les bois, racontée avec une grande douceur et de manière à ce qu’elle soit accessible à un jeune public, dénuée de clichés sur le genre et sans tomber dans des niaiseries. Les enfants peuvent se demander, une fois grands, ce qu’étaient leurs parents quand ces derniers étaient aussi des enfants ? Comment vivaient-ils ? Qu’est-ce qu’ils faisaient ? Comment s’amusaient-ils et vaquaient-ils à leurs occupations ? Ce long métrage est vu comme un conte d’animation, où souvenirs, onirisme, décors naturels sont très visibles. Des ressentis et des émotions sont transmis avec une grande simplicité. Des thèmes, tels que l’enfance, le passage à l’âge adulte, l’acceptation de la mort, la vie, sont finement traités. Les deux petites actrices Joséphine et Gabrielle Sanz sont sœurs dans la vraie vie, ce qui explique, peut-être, cette alchimie forte, ressentie sur grand écran. Céline Sciamma poursuit son ascension depuis «La naissance des pieuvres», en passant par «Tomboy», «Portrait de la jeune fille en feu» et «Petite maman». La séance consacrée à cette dernière et Anissa Daoud se passera entre CinéAmilcar et CinéMadArt.