Accueil Culture «Regards de femmes», exposition de Gerald Di Giovanni à la Galerie Saladin: Un regard renouvelé

«Regards de femmes», exposition de Gerald Di Giovanni à la Galerie Saladin: Un regard renouvelé

Mis en espace, son féminin est fort, audacieux, majestueux présent, fixe le spectateur d’un regard perçant et même en détournant le regard, semble nous aspirer dans ses pensées.


La galerie Saladin accueille, jusqu’au 26 octobre, l’exposition personnelle «Regards de femmes» de  Gerald Di Giovanni. Sicilien d’origine qui a grandi à Ville-Franche-sur-Saône près de Lyon. Bercé par des récits et autres anecdotes sur la Tunisie et baignant dans la culture sicilo-tunisienne, celle de trois générations de sa famille, il y fait un premier séjour en 1999. Il se forme à la peinture à l’École nationale des arts visuels de la Chambre à Bruxelles, profitant de cette période belge pour visiter de nombreux musées et se passionne pour le travail des peintres flamands dont il admire le travail de la lumière et des couleurs.

De retour en France, il crée à Ville-Franche-sur- Saône deux écoles de peinture et travaille à l’élaboration d’un outil pédagogique pour aider les gens à comprendre l’art. En 2013, il s’installe définitivement en Tunisie.

«Regards de femmes» est la deuxième exposition de l’artiste abritée par la Galerie Saladin où il a exposé pour la première fois il y a huit ans. «Regards de femmes», c’est surtout le regard que porte ce farouche défenseur de l’art figuratif sur les femmes, c’est à travers ses yeux que sont nés ses 22 portraits féminins pour sortir, comme dans des apparitions, de la toile ou du carton, drapés de fusain, de craie ou de peinture à l’huile. Un féminin pléthorique, multiple, et dans le fond et dans la forme, imposant qui occupe en «all over» la toile.

Loin de son habituelle esthétique orientaliste, Gerald Di Giovanni pose une écriture renouvelée de la peinture, affranchie des encombrants ismes, elle se libère pour s’éloigner de l’anecdotique, du ponctuel, déborde sur un traitement subtil et tend à s’épurer pour ne garder que l’essentiel : une émotion tracée, un souffle coupé par le trait, une présence-devenir qui suggère au lieu de dire et ouvre le champ des récits picturaux. Mis en espace, son féminin est fort, audacieux, majestueux présent, fixe le spectateur d’un regard perçant et même en détournant le regard, semble nous aspirer dans ses pensées.

Dans ses œuvres où la femme ne garde qu’une partie de «safsari», l’artiste semble, peut-être, nous dire que lui aussi, à l’image de son sujet, veut s’affranchir des courants et autres écoles pour gagner plus en liberté et renouveler son faire…On décèle, encore, cette volonté à travers un orientalisme Pop où des femmes sous leurs habits traditionnels et autres bijoux se teignent de couleurs vives et criardes.

A voir et à vivre jusqu’au 26 octobre 2021.

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