Accueil Sport Ezzedine Ben Yaâcoub à La Presse: «Pour que la Tunisie reste la terre du vivre-ensemble»

Ezzedine Ben Yaâcoub à La Presse: «Pour que la Tunisie reste la terre du vivre-ensemble»

La Tunisie a vraiment besoin de beaucoup de gens comme Ezzedine Ben Yaâcoub pour redynamiser son événementiel sportif, touristique et de tous genres afin de l’extraire de la morosité dans laquelle elle pâtit depuis ces dix dernières longues années. Ce Tunisien, résidant en France, ne manque aucune occasion pour organiser en Tunisie des événements sportifs (marathons, boxe, etc.) de bonne facture . Son seul objectif : donner une belle image de la Tunisie et promouvoir son tourisme. Ezzedine Ben Yaâcoub et son association «Carthage» (pour la promotion du tourisme sportif et saharien) organisent, à partir du 26 décembre prochain, un grand marathon international ponctué d’un semi-marathon à Hammamet. Et Ben Yaâcoub de nous en dire davantage dans cet entretien.

Beaucoup de Tunisiens, parmi les jeunes surtout, ne connaissent pas Ezzedine Ben Yaâcoub, est-ce que vous pouvez vous présenter à eux ?

Depuis environ vingt-cinq ans déjà, je préside l’association Carthage pour le développement du sport et du tourisme saharien et culturel. Nous avons organisé beaucoup de galas en Tunisie et en France dans diverses activités sportives, en particulier la boxe et l’athlétisme. Mais avant cela, j’ai moi-même pratiqué la boxe de 1980 à 1987 et l’athlétisme, et j’ai pris part à plusieurs marathons internationaux, dont le notoire marathon de New York en 1984. C’est d’ailleurs ce genre d’événements sportifs de dimension planétaire qui m’a inspiré et incité à créer l’association «Carthage». C’est que je me suis rapidement rendu à l’évidence que le sport est un vecteur à l’impact sûr pour rapprocher les hommes et les unir, abstraction faite de leurs nationalités, leurs couleurs ou de leurs différences. Du coup, on peut l’utiliser pour transmettre plusieurs messages à portée humanitaire d’une grande noblesse. En même temps, les galas et les événements sportifs et culturels que mon association organise contribuent sûrement à la promotion et au développement du secteur touristique dans mon pays d’origine, la Tunisie.

Peut-on en comprendre qu’aucun but lucratif n’est visé de ces événements souvent grandioses que vous organisez ?

Absolument ! D’ailleurs, c’est toujours l’association qui finance ces événements. Nous avons 1.700 adhérents de toutes nationalités qui en renflouent la trésorerie. Même les contributions que nous recevons de la part des intervenants et des participants sont principalement en nature, tels que la prise en charge de la nourriture ou l’hébergement des invités et des sportifs.

Mon seul catalyseur n’est autre que l’amour indescriptible que je voue à mon pays la Tunisie, envers lequel j’ai une dette dont je ne pourrais jamais m’acquitter.

A chaque événement j’ai le sentiment de servir ce pays qui m’a vu naître, grandir et m’épanouir.

En France, je vis avec la nostalgie qui m’attire régulièrement et me pousse à me rendre en Tunisie et à la servir à ma manière.

Et toujours avec la même ardeur et la même satisfaction.

Quand j’invite des étrangers en Tunisie et je leur fais visiter le Sahara, Djerba, les oasis ou n’importe quel endroit, et je vois le bonheur dans leurs yeux, vous ne pouvez pas imaginer la félicité qui m’envahit à chaque fois. Surtout quand ils formulent leur vif désir de retourner en Tunisie comme touristes. C’est cela ma grande récompense. C’est vous dire qu’il n’y a pas que l’argent qui compte dans la vie.

Il y a beaucoup d’autres choses qui peuvent nous procurer un bonheur beaucoup plus immense. Chaque événement réalisé en Tunisie est pour moi un service rendu à mon pays et l’acquittement d’une partie infime de ma dette envers elle.

En plus du marathon de Hammamet, quels seront vos projets en Tunisie pour l’année 2022 ?

Vous n’êtes pas sans savoir que la crise sanitaire mondiale du covid-19 a entravé la marche de toutes les activités dans les quatre coins de la planète.

Durant les deux dernières années, plusieurs événements n’ont pu être organisés. Mais ce n’est que partie remise et on est déterminé à nous racheter à partir de l’année prochaine.

Le fameux marathon des oasis, qui a démarré depuis 2005 et qui a énormément contribué à la promotion et au développement du tourisme saharien dans toutes nos contrées du Sud, reprendra de plus belle. Il sera grandiose en 2022 car il sera le plus grand et le plus long jamais organisé auparavant. L’«Ultra tail» du Sud tunisien sera un événement mondial qui fera date. Je ne vous en dirai pas plus sauf que beaucoup d’avions spéciaux vont atterrir à Tozeur à bord desquels il y aura des milliers de visiteurs et de participants de différentes nationalités. Imaginez un peu l’impact que cela va avoir sur le tourisme et sur la vie de tout le Sud en général.

En plus de cet événement, nous organiserons en jumelage avec les foulées de Montmartre-Paris, les foulées marathon de Sidi Bou Saïd.

D’autres manifestations sportives internationales d’envergure auront lieu en Tunisie très prochainement, à l’instar d’un énorme gala de MMA-UFC (Arts martiaux mixtes-Ultimate fighting championship). Il est à souligner que ces sports de combat, qui étaient il y a peu de temps interdits, sont devenus un engouement dans le monde entier.

Les mondialement célèbres tournois de Dubaï, par exemple, en sont une preuve illustrative.

Pour conclure, est-ce qu’on peut considérer ces événements    sportifs, culturels et touristiques comme étant le meilleur substitut des événements politico-culturels, tel que de la Francophonie par exemple ?

Sans l’ombre d’un doute. Même si j’accorde beaucoup d’importance à un événement comme le Sommet de la francophonie qui aura quand même lieu à Djerba l’année prochaine et que nous exploiterons pour organiser un événement digne de son importance.

Mais ce que je veux dire, c’est que la portée et l’impact du sport et de la culture sont aussi grands, voire plus encore. Souvent les messages lancés par les sportifs et les artistes  valent beaucoup plus que les missions diplomatiques et politiques. J’en suis intimement persuadé. Nous œuvrons avec enthousiasme à ce que la Tunisie préserve sa vocation de terre d’accueil, de tolérance et du vivre-ensemble, comme elle l’a toujours été durant ses trois mille ans d’histoire.

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