La publication annuelle de l’Association tunisienne du pétrole et du gaz, parue récemment, dresse le bilan statistique des différents segments d’activités du secteur de l’énergie : l’exploration et la production des hydrocarbures, le raffinage et la distribution des produits pétroliers, le gaz, l’électricité, la maîtrise de l’énergie et les énergies renouvelables et présente aussi d’autres données et indicateurs à caractère économique.
Dans le domaine minier, aucun nouveau permis de recherche n’a été attribué en 2020. Deux concessions d’exploitation ont été rendues (Yasmine et Zinnia), deux concessions ont été renouvelées (Tamesmida et Djebel Grouz), et deux nouvelles concessions ont été attribuées (Abir et Bochra). A la fin de cette année, 24 permis, — 16 permis d’exploration et 8 de prospection —,ont été en phase de validité.
Au niveau de l’exploration, la même source indique qu’un seul forage d’exploration a été réalisé dans l’année et a donné une ‘’découverte technique’’. Pour les projets en développement, quatre nouveaux forages de développement ont été réalisés en 2020. La concession d’exploitation Nawara est entrée en production le 29 mars 2020 (date du début de commercialisation du gaz). Les travaux de forage relatifs au projet Halk el Menzel ont repris en octobre 2020.
La production d’hydrocarbures a été de 3,37 millions de Tep, en baisse de 2,6% par rapport à l’année 2019. L’année 2020 a été marquée par des perturbations de la production d’hydrocarbures suite à des mouvements sociaux et à la fermeture de la vanne d’El Kamour pendant 16 semaines.
Pétrole-gaz : régression de la consommation nationale
Le bilan 2020 fait ressortir le raffinage de 1,1 million de tonnes de pétrole brut par la Stir. Durant presque un mois (avril-mai), la production de la raffinerie s’est arrêtée, un arrêt dû à une saturation des stockages suite à la baisse de la consommation lors du confinement général.
La filière du raffinage a enregistré l’importation de 4,29 millions de tonnes de pétrole brut et de produits raffinés (-3% par rapport à 2019) et l’exportation de 1,75 million de tonnes de pétrole et produits raffinés (+5% par rapport à 2019). La consommation nationale de produits pétroliers s’est élevée à 4,23 millions de tonnes enregistrant une baisse de 7,8% par rapport à l’année 2019.
Au mois d’avril 2020, un mécanisme d’ajustement des prix de quelques produits pétroliers a été mis en place, en adoptant un rythme mensuel avec une variation plafond de 1,5% du prix de vente en vigueur depuis le dernier ajustement au lieu d’un plafond de 5% sur la base des observations des réalisations du mois de mars. Sept ajustements des prix ont été réalisés depuis, engendrant une baisse cumulée du prix de gasoil ordinaire de 6%, du gasoil sans soufre de 10% et de l’essence sans plomb de 7%.
Par ailleurs, le bilan du gaz au cours de la même année a enregistré une consommation nationale moyennant 5,4 Mtep, en baisse de 5% par rapport à l’année 2019 suite à la situation sanitaire et économique. Sachant que le nombre de clients gaz, tous niveaux de pression confondus, a atteint 956 mille et enregistré une augmentation de 3,2% par rapport à 2019.
La production a augmenté de 4%, soit 1,8 Mtep, suite à la commercialisation du gaz de la concession Nawara qui a débuté au mois de mars 2020. Le bilan montre que le déficit de l’ordre de 3,6 Mtep-pcs, a été comblé par des importations — gaz fiscal et achats — d’Algérie.
Concernant les projets d’équipement en gaz naturel, l’année 2020 a été marquée principalement par la mise en gaz des conduites alimentant la ville de Zarzis, l’alimentation en gaz de 14 unités industrielles, la signature de quatre contrats relatifs aux travaux de pose pour l’alimentation en gaz naturel de 11 communes du Nord.
La filière du gaz a enregistré, en outre, la signature de plusieurs avenants au contrat de vente et d’achat de gaz naturel, la fermeture de la vanne d’el Kamour durant 113 jours qui a perturbé la livraison du gaz du Sud avec, en particulier, l’arrêt non programmé de livraison du gaz de la concession Nawara pendant 68 jours.
Electricité : les ventes à la Libye augmentent de 120%
La production d’électricité, hors autoproduction, a diminué de 3% en 2020. Celle destinée au marché local a baissé de 5% tandis que les ventes à la Libye ont augmenté de 120% en 2020 passant à 0,65 TWh. La consommation spécifique globale des moyens de production électrique a été maintenue à son niveau de 2019, soit 214,5 tep/GWh.
Les ventes internes d’électricité ont été en 2020 de 15,3 TWh, en baisse de 6% par rapport à l’année précédente. La pointe électrique a été de 4 030 MW, en régression de 5%.
S’agissant des projets en développement, le bilan indique l’entrée en production de la deuxième tranche de la turbine à gaz de la centrale électrique de Borj El Amri – Mornaguia, avec une capacité de production de 312 MW pour atteindre une capacité globale de 624MW. Notons que la première tranche est entrée en service en juin 2019.
A ceux-ci s’ajoutent la réalisation d’environ 99% de la centrale à cycle combiné bi-arbres de Radès et de puissance nette de 457 MW, d’environ 96% de la centrale solaire photovoltaïque Tozeur-1 et d’environ 80% de la centrale solaire photovoltaïque Tozeur-2, et le déclassement de la turbine à gaz TG2 de 31MW de Bouchemma.
Cette filière a enregistré, également, des pertes totales de transport et de distribution, atteignant 3 595 GWH, soit une augmentation de +2% par rapport à 2019. Le montant des impayés s’est élevé à 2 020 MD, dont 46% de créances publiques, soit une augmentation de 22% par rapport à l’année précédente.
Les achats d’énergie électrique à l’Algérie ont été de 55 GWh, équivalent à 0,2% de la production nationale.
Mise en valeur des énergies renouvelables
En 2020, les énergies renouvelables (hydraulique, éolienne et solaire) ont représenté 1,3% de la consommation d’énergies primaires, contre 0,9% cinq ans plus tôt. A la fin de la même année, la capacité totale installée d’énergies renouvelables a atteint 400 MW dont 245 MW éolien, 60 MW hydraulique et 95 MW autoproduction.
La valeur ajoutée du secteur de l’énergie s’est élevée à 3,1 milliards de dinars et a représenté 2,8% du produit intérieur brut. La contribution du secteur a accusé une régression de 1,8 point de PIB par rapport à l’année 2015.
De même, le déficit du commerce extérieur du secteur a atteint 4,2 milliards de dinars et a représenté 33% du déficit total du commerce extérieur, contre respectivement 7,8 milliards de dinars et 40% en 2019. Les investissements du secteur ont atteint 1,4 milliard de dinars, contre 3,3 milliards de dinars en 2019.